Le magistrat a justifié sa décision par le refus du gouvernorat local, qui a autorité sur les forces de sécurité, de donner son feu vert aux poursuites contre l'ex-chef de la police d'Ankara, son adjoint et d'autres officiers, a précisé Anatolie en citant le parquet.
Le 10 octobre dernier, deux "kamikazes" se sont fait exploser au milieu d'une foule de militants de la cause kurde qui se préparaient à manifester contre les opérations engagées par l'armée et la police contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans plusieurs ville du sud-est à majorité kurde du pays.
Après les autorités turques, le parquet a affirmé que cette attaque, la plus meurtrière jamais commise sur le sol turc, avait été perpétrée par une cellule du groupe Etat islamique (EI) sur ordre direct de son quartier général en Syrie.
Sitôt après l'attentat, commis à trois semaines d'élections législatives anticipées tendues, l'opposition turque avait accusé le gouvernement islamo-conservateur d'avoir délibérément négligé la sécurité de la manifestation visée et d'avoir fermé les yeux sur les activités des militants jihadistes.
"Les mesures de sécurité prises pour n'importe quelle réunion publique ou manifestation ont été prises pour cet événement aussi", a assuré le bureau du gouverneur d'Ankara cité par le bureau du procureur pour justifier son refus d'ouvrir une enquête.
Le président Recep Tayyip Erdogan avait évoqué une possible "faute" après l'attentat et son ministre de l'Intérieur démis plusieurs hauts responsables de la police ankariote.
Quatre attentats meurtriers attribués par les autorités à l'EI ont frappé le sol turc depuis juillet dernier. Le dernier en date en janvier a tué douze touristes allemands dans le district historique de Sultanahmet à Istanbul.
Longtemps accusé de complaisance pour les groupes rebelles radicaux en guerre contre le régime de Damas, la Turquie a rejoint l'été dernier la coalition antijihadiste et multiplié depuis les opérations contre l'EI sur son sol.
Avec AFP