Prison à vie contre des militaires qui devaient "tuer" Erdogan

Le president Turque Recep Tayyip Erdogan, passe en revue les forces specials de police a Ankara, le 29 juillet 2016. (Kayhan Ozer Presidential Press Service, via AP, Pool)

Ils devaient capturer ou tuer le président Erdogan: la justice turque a requis six peines de prison à vie contre les acteurs présumés d'un des épisodes les plus rocambolesques du putsch manqué, a rapporté mardi l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

Le parquet a demandé au moins six peines de prison à perpétuité incompressibles contre 47 personnes, dont 37 militaires, poursuivies pour 17 chefs d'accusation, dont "tentative d'assassinat du président de la République" et "violation de la Constitution", a détaillé Anadolu.

L'acte d'accusation a été accepté lundi par un tribunal de Mugla (sud-ouest) et le procès commencera à une date qui n'est pas encore connue, selon Anadolu.

Le président Recep Tayyip Erdogan était en vacances avec sa famille dans la station balnéaire de Marmaris, dans la province de Mugla, lorsque la tentative de coup d'Etat a eu lieu le 15 juillet.

Selon M. Erdogan, un commando héliporté de militaires putschistes a pris d'assaut le complexe hôtelier qu'il avait pu quitter peu avant leur arrivée. Deux policiers ont été tués dans la fusillade qui a éclaté, selon Anadolu.

"Si j'étais resté là-bas 10 ou 15 mn de plus, j'aurais été tué ou capturé", avait assuré M. Erdogan lors d'un entretien à CNN le 18 juillet.

Selon d'autres témoignages relayés par la presse turque, le commando est arrivé une heure après l'évacuation de M. Erdogan.

Après l'échec du putsch, les autorités turques ont mené une chasse à l'homme pour retrouver les auteurs de l'attaque de Marmaris, ratissant une zone de 50 km2 pendant 17 jours.

Parmi les 47 personnes appelées sur le banc des accusés, 44 sont en détention préventive et les trois autres sont activement recherchées.

Après la tentative de coup d'Etat imputée par le pouvoir turc au prédicateur Fethullah Gülen qui vit aux Etats-Unis, plus de 100.000 personnes, notamment des professeurs, militaires et magistrats, ont été arrêtées, limogées ou suspendues.

Les premiers procès liés au putsch manqué doivent commencer à la fin du mois de décembre ou au début de l'année prochaine, selon les autorités turques.

Avec AFP