L'Union européenne a décidé de ne pas envoyer d'observateurs à la présidentielle du 20 mars au Congo, estimant que la récente réforme de la loi électorale ne garantissait pas le caractère transparent et démocratique du scrutin, selon une déclaration reçue dimanche à l'AFP.
"Le contexte actuel ne permet (...) pas d'envisager la présence d'une mission d'observation électorale de l'UE lors du scrutin du 20 mars", indique la déclaration d'un porte-parole de la Haute représentante aux Affaires étrangères, Federica Mogherini, du 19 février.
L'UE considère que "les réformes introduites par la loi électorale du 23 janvier (qui met en place une Commission nationale électorale indépendante, ndlr) apparaissent limitées" et insuffisantes au regard des recommandations faites par une mission européenne d'observation.
"Les modifications apportées, qui manquent de transparence, peuvent induire (...) une insécurité juridique et ne semblent donc pas de nature à rassurer le caractère démocratique, inclusif et transparent de l'élection présidentielle", critique l'UE.
L'UE se dit également "préoccupée par le sort des membres et sympathisants des partis politiques arrêtés et en attente de jugement".
Du côté du gouvernement congolais, on dit "prendre acte" acte de la position de l'UE.
"Je crois que l'UE est libre de ne pas envoyer des observateurs. Mais, cette décision leur interdira de juger le processus quand il arrivera à son terme", a réagi à l'AFP Thierry Moungalla, ministre de la communication.
"Celui qui n'observe pas, ne juge pas", a-t-il ajouté, affirmant que "des réformes substantielles" à la suite des "concertations et dialogues inclusifs" ont été apportées à la loi électorale de 2002.
La Direction générale des affaires électorales (DGAE) a clos samedi l'enregistrement des candidatures. Une dizaine de personnalités attendent la validation de leur dossier par la cour constitutionnelle.
Le 15 février, une "révision consensuelle" du fichier électoral a abouti à l'inscription d'environ 70.000 nouveaux électeurs rien qu'en zones urbaines, a affirmé M. Moungalla.
Initialement prévue pour juillet, l'élection présidentielle a été ramenée au 20 mars en vue de se conformer à l'adoption lors d'un référendum boycotté par l'opposition, en octobre, d'une nouvelle Constitution.
Celle-ci donne la possibilité au président Sassou Nguesso, 72 ans et qui cumule près de 32 ans au pouvoir, de se représenter pour un troisième mandat.
AFP