Un 4ème policier acquitté en Egypte pour un meurtre sous la torture

Un policier à Alexandrie pendant la célébration du 5eme anniversaire du soulèvement populaire qui a mis fin au règne de Hosni Mubarak, en Egypte, le 25 janvier 2016. REUTERS/Asmaa Waguih - RTX23Y7W

En 2012, cinq officiers de la Sécurité d'Etat --un colonel, deux majors et deux capitaines-- avaient été condamnés, quatre à la prison à vie, le cinquième à 15 ans.

Un quatrième officier de police, sur cinq condamnés à la prison en première instance, a été acquitté mardi en Egypte du meurtre sous la torture d'un homme arrêté au cours d'une rafle après un attentat visant une église copte en 2011.

Le colonel de police Hossam al-Shinnawi, ex-officier de la Sécurité d'Etat, l'organe du renseignement intérieur à l'époque, a été acquitté mardi par un tribunal d'Alexandrie (nord) qui le rejugeait, a indiqué à l'AFP un responsable de cette instance sans pouvoir livrer les motivations du verdict.

Ce jugement tombe au moment où les organisations internationales et égyptiennes de défense des droits de l'Homme accusent de plus en plus le gouvernement du président Abdel Fattah al-Sissi de réprimer violemment toute opposition et certains policiers de tuer, et parfois torturer, en toute impunité.

Le 31 décembre 2010, un kamikaze avait fait exploser sa bombe dans une église copte d'Alexandrie, tuant une vingtaine de personnes. Après des rafles qui avaient suivi dans les milieux islamistes, le corps sans vie de l'un d'eux, Sayed Bilal, avait été rendu à sa famille, manifestement torturé. Son implication dans l'attentat n'a ensuite jamais été établie.

En 2012, cinq officiers de la Sécurité d'Etat --un colonel, deux majors et deux capitaines-- avaient été condamnés, quatre à la prison à vie, le cinquième à 15 ans. Après l'annulation de ces verdicts par des instances supérieures, les cinq devaient être rejugés dans des procès séparés. A ce jour, quatre ont été acquittés, dont le colonel al-Shinnawi mardi. Le cinquième attend toujours le verdict de son nouveau procès.

Les organisations internationales de défense des droits de l'Homme dénoncent régulièrement des disparitions d'opposants, des tortures et des tabassages à mort par les services de sécurité, au point que le président Sissi en personne avait demandé récemment aux policiers de faire preuve de retenue et prévenu qu'ils auraient "des comptes à rendre", après plusieurs cas de morts brutales dans des commissariats.

"Aujourd'hui, les policiers ne rendent de comptes à personne" pour ces actes et "ils agissent en toute impunité", a déploré mardi Ahmed al-Hamrawi, avocat de la famille de Sayed Bilal, en confirmant à l'AFP l'acquittement du colonel.

Avec AFP