Un Américain soupçonné d'allégeance à l'EI commet la pire tuerie aux Etats-Unis

Des centaines de membres de la communauté vont donner leur sang à Orlando, en Floride, le 12 juin 2016.

Au moins 50 personnes ont été tuées dimanche en Floride dans la pire tuerie de masse de l'histoire des Etats-Unis perpétrée par un Américain qui avait fait allégeance au groupe Etat islamique, un "acte terroriste" selon les autorités américaines.

Le tireur, identifié par des médias américains sous le nom d'Omar Seddique Mateen, un Américain d'origine afghane de 29 ans, avait prêté allégeance à l'EI dans un appel passé aux services d'urgence 911 quelques instants avant son crime et il était déjà connu du FBI pour ses "sympathies" islamistes, ont affirmé les télévisions NBC et CNN.

D'après une agence de presse liée aux jihadistes, c'est un "combattant de l'EI" qui serait l'auteur de cette tuerie dans une boite de nuit gay d'Orlando.

La fusillade, couplée à une prise d'otages de plusieurs heures, a fait au moins 50 morts et 53 blessés dans la nuit de samedi à dimanche. C'est la tuerie la plus meurtrière de l'histoire récente de l'Amérique et elle s'est soldée par la mort du tireur dans un échange de tirs avec les forces de l'ordre.

S'exprimant 12 heures après le carnage, le président Obama a condamné "un acte de terreur et de haine" et s'est félicité que le FBI ait ouvert "une enquête pour terrorisme".

De son côté, Donald Trump, qui espère succéder au président démocrate à la Maison Blanche, a remercié, dans un tweet, les personnes qui le "félicitent d'avoir eu raison sur le terrorisme islamique radical".

"Mais je ne veux pas de félicitation, je veux de la vigilance et de la sévérité. Il nous faut être intelligents!", a lancé le milliardaire qui avait prôné l'interdiction d'entrée sur le territoire américain à tous les musulmans .

Sa probable concurrente démocrate, Hillary Clinton, a dénoncé un "acte tragique".

Scènes d'horreur

A Orlando, une des plaques tournantes mondiale du tourisme, des témoins ont décrit des scènes d'horreur, de corps qui s'effondrent et du sang partout dans ce club, le Pulse.

"Quelqu'un a commencé à tirer. Les gens se sont jetés sur le sol", a raconté l'un des clients de la discothèque, Ricardo Negron, sur SkyNews. "Il y a eu une courte pause dans les tirs et certains d'entre nous ont pu se lever et sortir en courant vers l'arrière" de l'établissement.

Ce témoin dit avoir entendu "des tirs continus" pendant probablement moins d'une minute.

Il y avait plus de 300 personnes au Pulse juste avant le carnage.

Sur CNN, Christopher Hanson a raconté l'horreur: "Je n'ai vu aucun des tireurs. J'ai juste vu des corps tomber. J'étais au bar pour commander un verre, je suis tombé, j'ai rampé pour sortir. Les gens essayaient de sortir par derrière. Quand je suis arrivé dans la rue, il y avait du monde, du sang partout".

La soirée "latine" tapageuse avec spectacle de drag-queens dans la boîte gay a tourné vers 02H00 (06H00 GMT) "à la prise d'otages", selon la police. Trois heures plus tard, les policiers d'élite du SWAT sont intervenus sans que l'on sache exactement dans quelles conditions sont mortes les victimes ni le tireur.

Le suspect, qui aurait agi seul, vivait selon des médias à quelque 200 kilomètres au sud-est d'Orlando, dans la ville de Port Saint Lucie.

Deux hommes qui s'embrassent

Le FBI a ouvert une enquête pour "acte de terrorisme" et a évoqué les "sympathies" du jeune homme pour l'islamisme. Les autorités cherchent à déterminer les mobiles de celui qui s'était introduit au Pulse avec un fusil d'assaut et une arme de poing dans la boîte.

Mais le père du tireur, Mir Seddique, a lui assuré à la chaîne NBC que le massacre n'avait "rien à voir avec la religion", mais qu'il s'agissait plutôt d'un coup de sang dirigé contre la communauté homosexuelle.

"Nous étions dans le centre-ville de Miami (...) et il a vu deux hommes qui s'embrassaient devant les yeux de sa femme et son enfant, et il est devenu très énervé", a-t-il ajouté, se disant "choqué comme tout le pays".

La fusillade a aussi fait 53 blessés, a affirmé le maire d'Orlando Buddy Dyer lors d'une conférence de presse.

En raison de l'ampleur de la tuerie, il a demandé au gouverneur de l'Etat de Floride d'instaurer l'état d'urgence et il l'a d'ores et déjà fait pour sa ville, ce qui lui permet de mobiliser des ressources supplémentaires.

Sans attendre et tout en annonçant qu'il "n'y a pas d'autre menace", les autorités ont permis à un imam local d'intervenir pendant la conférence de presse. Il a appelé au calme et a demandé à la population et aux médias de ne pas tirer de conclusions hâtives sur le mobile du tireur.

Les violences par armes à feu sont quasi quotidiennes aux Etats-Unis. L'année 2016 en compte plus que de jours écoulés et elles ont fait plus de 5.800 morts d'après le site Gunviolencearchive.org.

Orlando, qui compte environ 250.000 habitants, est réputée pour ses parcs d'attraction thématiques, notamment son complexe Disneyworld.

Avec AFP