Selon le ministère de la Défense, le Tupolev Tu-154 a disparu des écrans-radars à à 05H27 (02H27 GMT), deux minutes après son décollage de l'aéroport de la station balnéaire de Sotchi, situé dans la commune d'Adler, sur les côtes de la mer Noire.
"La zone de la catastrophe du Tu-154 a été déterminée. Il n'y a pas de signes de survivants constatés", a précisé à la mi-journée le ministère dans un communiqué cité par les agences russes, précisant que quatre corps avaient été repêchés.
Selon les services russes chargés des investigations, qui ont ouvert une enquête pour mettre au jour d'éventuelles infractions aux règles du transport aérien, l'appareil avait fait escale à Sotchi pour être ravitaillé en kérosène.
L'avion transportait 84 passagers et huit membres d'équipage, a précisé le ministère. Ils se rendaient en Syrie pour participer à des fêtes du Nouvel An sur la base aérienne de Hmeimim.
"Des débris de l'avion Tu-154 du ministère russe de la Défense ont été retrouvés à 1,5 kilomètre du littoral de la ville de Sotchi, à une profondeur de 50 à 70 mètres", selon le ministère.
'Carte de visite de la Russie'
La liste des passagers publiée par le ministère comprend 65 membres de l'Ensemble Alexandrov, connu lors de ses tournées à l'étranger sous le nom de choeurs de l'Armée Rouge et huit militaires dont le directeur de l'Ensemble Valéri Khakhilov.
"L'Ensemble Alexandrov, c'est la carte de visite de la Russie", a déploré le célèbre pianiste russe Denis Matsouev, cité par l'agence Ria-Novosti, évoquant une "terrible injustice".
L'avion transportait également neuf journalistes des chaînes de télévision Pervy Kanal, NTV et Zvezda, deux hauts fonctionnaires civils et la responsable d'une organisation caritative respectée en Russie, Elizavéta Glinka.
Cette dernière, connue du grand public comme "Docteur Liza", transportait des médicaments pour l'hôpital universitaire de Lattaquié, a précisé le directeur du Conseil des Droits de l'Homme auprès du Kremlin, Mikhaïl Fedotov, dans une déclaration citée par l'agence Interfax.
"Nous avons espéré un miracle jusqu'au bout", a-t-il déclaré, rappelant qu'elle était "aimée de tous".
Le président Vladimir Poutine a ordonné la formation d'une commission d'enquête dirigée par le Premier ministre Dmitri Medvedev, chargée de déterminer les causes du crash.
"Il est trop tôt pour dire quoi que ce soit. Le président attend que la situation s'éclaircisse", a déclaré M. Peskov, cité par les agences russes, ajoutant que le président Poutine était en contact constant avec le ministre de la Défense Sergueï Choïgou.
33 ans de vol
Selon le ministère de la Défense, cité par les agences russes, l'appareil était exploité depuis 33 ans et accumulait 6.689 heures de vol depuis 1983. Il avait été réparé pour la dernière fois en décembre 2014 et révisé en septembre dernier.
Une enquête criminelle a été ouverte pour déterminer si des manquements aux règles de sécurité aérienne sont à l'origine de l'accident, a indiqué le Comité d'enquête russe, organisme chargé des principales affaires.
Les enquêteurs interrogent actuellement le personnel technique chargé de préparer le décollage de l'appareil, a-t-on précisé de même source.
Le ministère de la Défense a dépêché sur place une commission dirigée par un ministre adjoint, Pavel Popov, selon son porte-parole.
Plusieurs Tu-154, un appareil de conception soviétique, ont eu des accidents par le passé. En avril 2010, un appareil de ce type transportant 96 personnes dont le président Lech Kaczynski et de hauts responsables polonais s'était écrasé en tentant d'atterrir près de Smolensk (ouest de la Russie), et tous ses occupants avaient été tués.
La Russie mène depuis septembre 2015 une campagne militaire, notamment aérienne, en Syrie pour soutenir le régime du président syrien Bachar al-Assad, un allié de longue date.
Quelque 4.300 militaires russes sont déployés en Syrie, et la Russie continue d'y renforcer sa présence militaire.
Vladimir Poutine avait ordonné vendredi d'agrandir les installations portuaires militaires russes à Tartous, dans le nord-ouest de la Syrie, censées devenir une base navale russe permanente dans ce pays en proie à un conflit sanglant depuis 2011.
Avec AFP