Un Britannique accusé de trafic de cocaïne au Kenya est innocent selon la DEA

Jack Alexander Loup Marrian, ressortissant britannique accusé du trafic de cocaïne, comparaît entre deux policiers lors d’une audience au tribunal de Kibera à Nairobi, Kenya, 4 août 2016.

Un négociant en sucre britannique, dont le procès pour trafic de 100 kilos de cocaïne d'une valeur de 5,2 millions d'euros, s'ouvre lundi à Nairobi, est injustement accusé, estiment des enquêteurs étrangers, dont l'agence américaine de lutte contre le trafic de drogue (DEA).

Jack Marrian, 31 ans et fils d'aristocrate, qui vit au Kenya depuis son enfance, encourt une peine de prison à vie s'il est reconnu coupable de trafic de drogue.

Il avait été arrêté à la suite de la saisie le 29 juillet au port de Mombasa, dans le sud-est du Kenya, de la cocaïne, dissimulée dans une cargaison de sucre en provenance du Brésil et livrée à la demande de sa société.

Mais la DEA, qui avait travaillé avec la police espagnole pour traquer la cocaïne et saisir la cargaison fin juillet, considère que Marrian et son co-accusé Roy Mwanthi, qui ont tous deux plaidé non coupable, ne savaient rien du trafic.

"Nous avons reçu des informations de notre bureau en Espagne. Elles disaient que leurs collègues espagnols avaient des renseignements sur un conteneur dont ils soupçonnaient qu'il contenait de la drogue", a déclaré un porte-parole de la DEA, Melvin Patterson.

La police espagnole pense que la drogue devait être déchargée à Valence, dans l'est de l'Espagne, pour être vendue sur le lucratif marché européen. Mais quelque chose a mal tourné et la cargaison a été détournée vers le Kenya.

"Un groupe criminel basé à Valence, en Espagne, a tenté de sortir la cocaïne d'un conteneur, mais il n'a pas réussi", a rapporté M. Patterson.

Quand le conteneur est arrivé à Mombasa, la police a découvert les sachets de cocaïne cachés dans des sacs de sucre, et constaté que les scellés avaient été changés.

Cette technique est régulièrement utilisée par les cartels qui cachent la drogue à l'intérieur de cargaisons légales, puis la retirent lors d'un arrêt en route vers la destination finale, et remplacent les scellés par un duplicata.

La police espagnole est convaincue que ce devait être le cas dans cette affaire, et que "le destinataire du conteneur n'avait aucune connaissance qu'il était utilisé pour transporter de la drogue", a expliqué M. Patterson.

L'arrestation du négociant en sucre a été fortement médiatisée en Grande-Bretagne, notamment dans la presse tabloïd, en raison des origines aristocratiques de sa mère, Lady Emma Clare Campbell of Cawdor, et de la scolarité de l'accusé dans des écoles privées très huppées, dont l'Alma mater de la duchesse de Cambridge, Kate Middleton.

L'Afrique de l'Est est devenue un "itinéraire-bis" pour les narcotrafiquants. Elle offre une alternative à la traditionnelle Route de l'opium qui emprunte l'Asie centrale et les Balkans.

Le port de Mombasa est réputé pour être un important point de transit pour les stupéfiants ensuite acheminés vers l'Europe et l'Asie.

Avec AFP