Un candidat évangélique hostile au mariage gay vire en tête au Costa Rica

Les partisans de Fabricio Alvarado en meeting à San Jose, au Costa Rica, le 1er février 2018

Le député évangélique Fabricio Alvarado, hostile au mariage pour tous, est arrivé dimanche en tête du premier tour de l'élection présidentielle au Costa Rica avec 26,3% des suffrages, selon des résultats portant sur un tiers environ des bureaux de vote.

Antonio Alvarez Desanti, un entrepreneur de 59 ans ayant fait fortune dans le commerce des bananes et candidat du Parti de libération nationale, formation social-démocrate, arrive en deuxième position avec 19,8% des voix.

Le président sortant, le centriste Luis Guillermo Solis, ne pouvait briguer un second mandat du fait de la loi. Le candidat de son parti, Carlos Alvarado, est crédité à 16% des suffrages à ce stade du dépouillement.

Aucun candidat ne semblant en mesure d'obtenir plus de 40% des votes, un second tour opposera les deux premiers le 1er avril prochain.

Au cours de la campagne, Fabricio Alvarado a su imposer son opposition à l'ouverture du mariage aux couples homosexuels comme thème central du débat. Alors qu'il n'était crédité que de 3% des intentions de vote à son entrée en lice, ce pasteur évangélique et chanteur âgé de 43 ans, a bondi dans les sondages.

Unique député du Parti de la Restauration nationale, Alvarado a notamment dénoncé la décision, le 9 janvier, de la Cour interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) exhortant les pays d'Amérique latine a reconnaître le mariage gay.

Il a estimé que cette décision, marquant une évolution sociétale majeure dans la région, violait la souveraineté du Costa Rica, pays conservateur et à majorité chrétienne d'environ 4,9 millions d'habitants.

"Il faut se dresser devant ceux qui veulent écraser les valeurs de la famille", a-t-il dit lors du dernier débat de la campagne.

Alvarez Desanti s'est dit lui aussi opposé à la décision de la cour, à titre personnel, mais, contrairement à son adversaire, n'envisage pas de retirer le pays de la CIDH.

Connu pour la richesse de son environnement, le Costa Rica jouit d'une tradition démocratique qui a longtemps fait exception ans la région et d'une relative stabilité qui lui ont valu le surnom de "Suisse de l'Amérique centrale".

Avec Reuters