Callixte Nsabimana, qui se fait appeler "Sankara", le porte-parole du Front de libération nationale (FLN), était accusé de "formation d'un groupe armé irrégulier, complicité d'actes terroristes (...), prise d'otages, meurtre et pillage".
Le FLN est un groupe armé qui a revendiqué la responsabilité de nombreuses attaques dans la région de Nyungwe, frontalière avec le Burundi et la République démocratique du Congo (RDC).
M. Nsabimana a plaidé coupable des 16 chefs d'accusation, dont ceux de meurtre et terrorisme, et s'est excusé sans réserve pour ses crimes.
Lire aussi : Arrestation d'un chef rebelle accusé d'attaques meurtrières"Je m'excuse pour tout ce que j'ai fait", a-t-il déclaré devant le tribunal. "Je veux déclarer que mon travail avec le FLN est fini et que tout ce qu'ils font à partir de maintenant est leur problème et non le mien."
"Je voudrais présenter mes excuses au président (rwandais Paul Kagame), à ceux que nous avons blessés et aux familles de ceux qui sont morts. Je m'excuse auprès de tous les Rwandais", a-t-il ajouté.
Son avocat a requis sa mise en liberté sous caution. Cette demande, à laquelle le parquet s'est opposé, estimant que M. Nsabimana risquait de s'enfuir du pays, sera examinée le 28 mai.
Ce dernier a également admis avoir collaboré avec les services de renseignement du Burundi et avec l'armée ougandaise. "Nous leur avons demandé leur soutien militaire et diplomatique contre le Rwanda et ils étaient prêts à nous aider", a-t-il soutenu.
Ces aveux devraient encore détériorer les relations entre les trois pays. M. Kagame a plusieurs fois accusé l'Ouganda et le Burundi de s'immiscer dans les affaires intérieures du Rwanda.
Le FLN est la branche armée du Mouvement rwandais pour le changement démocratique (MRCD), fondé en 2018 par Paul Rusesabagina, le directeur de l'hôtel des Mille Collines lors du génocide de 1994, dépeint dans le film Hôtel Rwanda.
Le FLN est affiliée aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe rebelle basé en RDC qui mène des attaques au-delà de la frontière, contre les forces rwandaises.
En décembre, M. Nsabimana avait revendiqué l'incendie de bus dans la région de Nyungwe, prisée des touristes pour ses gorilles des montagnes, une espèce menacée, qui avait fait deux morts et de nombreux blessés.
Les attaques à Nyungwe avaient conduit de nombreux pays occidentaux, dont la France, l'Allemagne, le Canada et l'Australie, à déconseiller à leurs ressortissants de voyager dans cette région.