Un colonel burundais travaillant pour l’ONU tué à Bujumbura

Des hommes portent le cercueil du chef du parti UPD-Zigamibanga Zedi Feruzi tué à Bujumbura, Burundi, 24 mai 2015.

Le colonel Lucien Rufyiri, officier des ex-Forces armées burundaises, a été abattu à son domicile, devant ses proches, par des hommes armés non-autrement identifiés, a confié un membre de sa famille à VOA Afrique.

Un de ses fils a été blessé par les assaillants devant le domicile situé dans un quartier contestataire de Bujumbura, selon la famille.

"Les assassins, qui étaient à bord d'une voiture aux vitres fumées, sont repartis très rapidement", a ajouté cette source, "écœurée par l'assassinat d'un officier depuis longtemps à la retraite et qui ne faisait pas de politique".

L'information a été confirmée à l'AFP par le maire de Bujumbura Freddy Mbonimpa, qui a condamné "avec force un crime horrible et incompréhensible".

Le colonel Rufyiri travaillait jusqu’à avant sa mort pour le compte du bureau des Nations Unies au Burundi comme officier de sécurité.

Le Burundi est plongé dans une grave crise politique marquée par des violences armées et qui, selon l'International crisis group (ICG), divise profondément la police et l'armée. Aux termes de l'accord de paix d'Arusha de 2000, les deux corps sont paritaires entre les Hutu (85% de la population) et la minorité tutsi (14%).

Gouvernement du Burundi et mouvements rebelles nés de la contestation du 3e mandat du président Pierre Nkurunziza se rejettent la responsabilité des nombreux assassinats ciblés visant des soldats, policiers et officiers. Les victimes, parmi lesquelles des retraités, sont issues aussi bien des ex-FAB, l'ancienne armée tutsi, que de l'ancien mouvement rebelle hutu aujourd'hui au pouvoir, le CNDD-FDD.

Ces assassinats ciblés, condamnés par l'ONU, viseraient à faire "imploser" une armée burundaise minée de l'intérieur par des fractures politico-ethniques, selon des sources concordantes.

Le Burundi traverse depuis plus d'une année une profonde crise ponctuée de violences, qui ont déjà fait plus de 500 morts et poussé plus de 270.000 Burundais à fuir leur pays.