Une dizaine de membres de la société civile demande "l'application totale de l'amnistie" pour tous les "ex-rebelles et opposants politiques qui croupissent toujours en prison", a déclaré lors d'une conférence de presse le juriste et écrivain Jean-Bosco Manga.
L'amnistie est "à géométrie variable", dénonce le comité de la société civile qui dit avoir identifié 72 détenus qui devraient en bénéficier, dont le général Baba Laddé, ex-rebelle en Centrafrique.
"L'amnistie concerne tous les compatriotes qui ont choisi le chemin de la lutte armée", a expliqué le ministre de la Justice, Djimet Arabi, joint par téléphone de Libreville. "Mais nous avons mis en place une commission qui travaille au cas par cas pour identifier ceux qui en bénéficient ou non. L'ex-rebelle Baba Laddé n'est pas éligible; il a aussi été poursuivi pour viol, assassinat".
Lire aussi : Un opposant politique revient au Tchad après 25 ans d'exil"La mesure a déjà permis le retour de nombreux opposants et rebelles, dont plus de quatre personnalités", comme récemment Achieck Ibni Oumar, ex-ministre des Affaires étrangères sous l'ancien président Hissène Habré et en exil pendant 25 ans, rappelle M. Arabi.
Le comité de la société civile dénonce les mauvaises conditions de détention et l'absence de procès pour de nombreux détenus politiques, incarcérés depuis plusieurs années.
"Certains dossiers ont tendance à traîner", reconnaît M. Arabi. "La plupart des dossiers" des 72 détenus mentionnés par le comité de la société civile "sont au niveau de l'instruction".
Lire aussi : Début du procès de Baba Ladé au TchadLe comité a lancé un appel aux citoyens pour identifier d'autres détenus politiques incarcérés sans avoir été jugés et qui pourraient bénéficier d'une amnistie.
Avec AFP