Deux gendarmes tués dans le nord-ouest du Cameroun

Des soldats patrouillent à Bafut, après que le toit du dortoir d'une école a été incendié pendant la nuit du 15 novembre 2017, dans la région anglophone du nord-ouest du Cameroun.

Deux gendarmes camerounais ont été tués samedi dans une localité du Nord-Ouest, l'une des deux régions anglophones du Cameroun où la violence s'est accrue ces dernières semaines.

Le commandant de la brigade de recherche de Bali, dans le département de Mezam dont Bamenda est le chef-lieu, a été tué dimanche, a appris VOA Afrique de source de sécurité.

Un soldat déployé dans la même région du nord-ouest, a été également tué dimanche "par des hommes armés se réclamant des séparatistes", affirment les mêmes sources de sécurité.

Il a été décapité comme le commandant de brigade de recherches de la Mezam, a précisé une source médicale sous anonymat depuis le nord-ouest du Cameroun.

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Les corps ont été acheminés à la morgue de l'hôpital de Bamenda selon les information de VOA Afrique.

Les régions anglophones camerounaises sont confrontées à une grave crise sociopolitique depuis novembre 2016.

Face à l'escalade de la violence dans ces deux régions, le Social Democratic Front (SDF, principal parti d'opposition) estime qu'il y désormais une "guerre civile ouverte" au Cameroun anglophone.

Depuis fin 2017, au moins 33 cas d'assassinats de militaires et de policiers ont été imputés aux séparatistes anglophones, selon un décompte de l'AFP fait sur la base des déclarations officielles. D'autres observateurs évoquent un bilan plus lourd.

Le nombre de morts chez les civils et séparatistes reste difficile à établir.

Vendredi, une enseignante, enceinte, a été tuée dans une attaque contre son école à Muyuka (sud-ouest). Mardi, un autre enseignant avait été abattu à Kumba, dans la même région.

Si la radio d'Etat en avait imputé la responsabilité aux séparatistes anglophones, ceux-ci ont rejeté cette accusation sur les réseaux sociaux, précisant qu'ils ne s'en prenaient pas aux civils mais aux forces de sécurité, qu'ils assimilent à des "forces d'occupation".

L'armée est régulièrement accusée de mettre à sac des villages entiers et d'être à l'origine d'exécutions sommaires, ce qu'elle dément.

Prises entre deux feux, les populations des deux régions anglophones font face à des besoins humanitaires grandissants dans des zones très difficiles d'accès pour les ONG.