Inquiétudes autour du retard dans l'installation d'un organe de gestion des élections maliennes

Un homme avec le drapeau national malien se joint à une manifestation de masse à Bamako, le 14 janvier 2022, pour protester contre les sanctions imposées au Mali et à la junte par la Cédéao.

Un acteur clef dans l'organisation des élections au Mali s'est inquiété mercredi du retard dans l'installation de l'organe nouvellement créé par les autorités de transition pour la gestion des scrutins dans ce pays après deux coups d'Etat.

Une élection présidentielle est prévue en février 2024 au Mali et un référendum sur une nouvelle Constitution en mars 2023. Des législatives doivent aussi se tenir entre octobre et novembre 2023, et des élections locales en juin 2023.

Ce calendrier a été fixé après des pressions des Etats ouest-africains pour un rapide retour au pouvoir des civils dans ce pays pauvre et enclavé au coeur du Sahel, secoué par deux coups d'Etat militaires en août 2020 et en mai 2021, et en proie à des insurrections jihadistes et des violences communautaires.

La Coalition pour l'observation citoyenne des élections au Mali (Cocem), une importante plate-forme composée d'organisations de la société civile, "reste préoccupée par le retard pris dans la mise en place de l'Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE)", selon un communiqué.

Lire aussi : Début des consultations sur une nouvelle loi électorale malienne

Elle "appelle les autorités maliennes à accélérer le processus en vue du respect du chronogramme (calendrier) électoral des réformes politiques et électorales".

Le président de transition malien, le colonel Assimi Goïta, a promulgué fin juin la loi électorale, un prérequis à l'organisation d'élections et à un retour des civils au pouvoir.

Cette loi électorale met notamment en place l'AGIE, un organe unique de gestion des élections à la place d'un système tri-partite contesté.

La Cocem "constate que le ministère de l'Administration territoriale est dans la finalisation du processus de désignation des représentants des partis politiques et de la société civile" devant siéger dans la structure. Elle "regrette l'option du tirage au sort" des membres de l'AGIE décidée par les autorités.

Lire aussi : Le médiateur ouest-africain quitte Bamako sans accord sur une date des élections

L'AGIE est formée de 15 membres dont des représentants des pouvoirs publics, des partis politiques et de la société civile qui n'ont pas pu s'entendre sur les modalités de leur désignation, poussant les autorités à choisir le tirage au sort.

Le processus concernant l'AGIE "devrait être finalisé au plus tard le 19 septembre 2022 pour respecter le délai de six mois" entre sa mise en place et le référendum prévu le 19 mars 2023, fait remarquer la Cocem.