Un foyer pour étudiants blancs mis en cause en Afrique du Sud

Des étudiants sud-africains manifestent à Johannesburg, Afrique du Sud, 23 septembre 2016.

Une porte-parole de l'Université de Pretoria, Candice Jooste, a souligné que "l'université ne cautionnait pas des logements qui font de la race un critère de sélection".

Un foyer pour étudiants de l'Université de Pretoria, en Afrique du Sud, s'est défendu jeudi d'accusations de racisme pour sa politique de n'héberger que des Blancs parlant afrikaans depuis son ouverture en février.

Les étudiants qui logent au De Goede Hoop Koshuis, ce qui signifie "La résidence de bonne espérance", doivent être chrétiens et parler la langue des descendants des immigrés hollandais, qui fut aussi le langage officiel du régime ségrégationniste de l'apartheid de 1948 à 1994.

La responsable du foyer, Janli Sonntag, a déclaré à Radio 702 que le logement voulait préserver les valeurs chrétiennes et la culture afrikaans.

Les étudiants doivent pouvoir "s'y sentir en sécurité et enthousiastes à l'égard de leur langue, sans être moqués ou persécutés, se sentir chez eux".

Elle a ajouté que les étudiants parlant l'afrikaans étaient pris pour cibles par d'autres étudiants sur le campus à cause de leur langue et accusés de racisme.

Mme Sonntag a assuré que la politique de la résidence n'était pas raciste et ne pouvait être comparée à l'apartheid.

Le foyer a été ouvert après que l'Université de Pretoria eut révisé sa politique en matière de langue en octobre dernier et adopté l'anglais comme langue d'enseignement alors que l'afrikaans était à parité jusque-là.

Cette mesure envers la langue parlée par 13,5% des Sud-Africains a provoqué des manifestations sur le campus où l'anglais est parlé en majorité par les étudiants noirs.

Une porte-parole de l'Université de Pretoria, Candice Jooste, a souligné que "l'université ne cautionnait pas des logements qui font de la race un critère de sélection". Elle a toutefois ajouté qu'elle n'avait aucun contrôle sur la politique suivie par un établissement privé.

Avec AFP