"Nous sommes consternés et bouleversés par le meurtre de notre collègue Youssouf, qui illustre à nouveau un manque flagrant de respect pour la vie humaine", a dit Jean-François Sangsue, chef du CICR à Bangui, dans un communiqué.
"Le fait que cette attaque ait eu lieu alors que notre collègue convoyait des articles d'assistance destinés aux victimes du conflit en République centrafricaine rend cet acte encore plus tragique et inacceptable", ajoute-t-il, indiquant que l'humanitaire était chauffeur, père de sept enfants et travaillait pour le CICR depuis 2013.
Selon des sources de l'ONU, des combats dans la zone auraient opposé des combattants antibalaka (antimachette), milices autoproclamées d'"autodéfense", à deux factions de l'ancienne coalition de la Séléka, le Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) et le Front pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC).
Le CICR martèle, comme d'autres ONG le font régulièrement en Centrafrique, que les humanitaires ne sont "pas une cible" et demande à "toutes les parties au conflit (de) respecter les civils et à veiller à ce que les travailleurs humanitaires puissent accomplir leur mission".
"Cet acte de violence est intolérable en ce qu'il prive également des milliers de personnes dans le besoin d'une assistance vitale", a déclaré dans un autre communiqué la coordonnatrice humanitaire en Centrafrique, Najat Rochdi.
Depuis le début de l'année, 13 membres d'ONG ont perdu la vie en Centrafrique, faisant du pays le plus dangereux au monde pour les travailleurs humanitaires.
La Centrafrique peine à sortir du conflit qui a commencé en 2013 avec le renversement du président François Bozizé par l'ex-rébellion de la Séléka, entraînant une contre-offensive des milices antibalaka.
L'intervention armée de la France (2013-2016) et de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca depuis 2014, quelque 12.500 hommes dont 10.000 Casques bleus) a réduit considérablement les violences, qui ont repris en intensité depuis le départ de la force française Sangaris.
Des groupes armés s'affrontent désormais pour le contrôle des richesses (diamants, or, bétail,) dans ce pays de 4,5 millions d'habitants, l'un des plus pauvres au monde.
Avec AFP