A Goma, les organisations de la société civile demandent une enquête après qu'un militant du mouvement Lucha a été retrouvé mort, criblé de balles.
Dans un communiqué, la Lucha précise qu' "il y a une semaine, un jeune a été tué par des présumés patrouilleurs de la PNC (Police nationale congolaise, ndlr) et FARDC (Forces armées de la RDC, ndlr) à Goma dans le quartier Katoyi, Avenue Kasindi 2, lorsque ces bandits essayaient de ravir le téléphone d'un passant".
VOA Afrique a rencontré un membre de la famille du jeune homme tué. Il témoigne: "C'est vers 19h35 qu'il (Edison Kambale) a quitté la maison pour se rendre à l'endroit où il passait la nuit. En chemin, il a rencontré des personnes mal intentionnées qui l'ont intimidé et lui ont pris tout ce qu'il avait, même sa carte d'identité".
"Ensuite, il s'est réfugié dans une parcelle, où il a essuyé trois coups de feu. Directement, il est tombé au sol et est mort sur place", révèle Jason Mumbere, membre de la famille d'Edison Kambale.
Les autres membres de ce mouvement citoyen demandent au gouvernement congolais et à la communauté internationale de s'impliquer afin de faire la lumière sur cet assassinat dans la ville de Goma.
Espoir Aspirine, l'un d'entre eux, demande aux services de sécurité de la République démocratique du Congo de mieux réguler l'utilisation des armes à feu.
" Nous recommandons aux services de sécurité de faire preuve de prudence dans l'utilisation de leurs armes. Il est totalement inacceptable que les militants des droits de l'homme soient désormais pris pour cible dans tout le pays. Nous demandons la protection des défenseurs des droits de l'homme. Le militantisme n'est pas un crime", martèle le militant de la Lucha.
Pour Josué Wallay, figure de proue de ce mouvement citoyen, au-delà de se saisir rapidement du cas de l'assassinat de l'un des leurs, les militants des autres mouvements citoyens doivent continuer à se battre.
"Nous appelons tous les militants à continuer la lutte que Edson Kambale a menée et cette lutte ne prendra jamais fin. La lutte continue", argue Josué Wallay, militant de la Lucha.
La police, quant à elle, nie les faits et dément toute implication d'un policier dans le meurtre.
Son assassinat intervient alors que les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri sont en plein état de siège depuis le 6 mai 2021.