Un mort en Guinée lors des élections municipales

Des membres de la Commission électorale nationale indépendante à Conakry, en Guinée, le 4 février 2018.

A Kindia, où la bataille a été particulièrement rude entre le maire sortant d'opposition et le candidat du parti présidentiel, des affrontements ont fait un mort et plusieurs blessés lundi.

Les heurts se sont produits lorsque les forces de l'ordre ont tenté d'éloigner les militants de l'opposition qui entouraient un centre de comptage des votes à Kindia, où le candidat du pouvoir a reçu le renfort de deux ministres, Cheick Taliby Sylla (Energie) et Oyé Guilavogui (Transports), tous deux natifs de la ville, selon un témoin.

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Elections en Guinée (vidéo)

"Une personne non encore identifiée est décédée, piétinée lors d'une bousculade lors des affrontements entre les deux camps", a déclaré le porte-parole de la gendarmerie, le colonel Mamadou Alpha Barry.

Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) en Guinée, Amadou Salif Kébé, a promis lundi une publication d'ici à la fin de la semaine des résultats du scrutin local de dimanche.

"Je demande aux uns et aux autres de se calmer, qu'ils n'aient pas peur des résultats", a-t-il dit après que des responsables de l'opposition et du pouvoir ont évoqué des fraudes lors de ces premières élections locales depuis la fin des régimes autoritaires qui ont dirigé la Guinée pendant plus de 50 ans.

>> Lire aussi : L'opposition dénonce une fraude massive lors des élections en Guinée

"Il n'y a pas d'élection sans contestations, il n'y a pas d'élection sans faute, mais nous avons travaillé des mois et des mois pour que ces cas de fautes ou d'erreurs soient minimisés", a-assuré le président de la Céni.

Une fois les bulletins comptabilisés par les commissions administratives de centralisation des votes (CACV), lundi soir ou mardi, puis passés les délais de recours, la Céni espère proclamer les résultats "au plus tard vendredi", a indiqué M. Kébé.

Des responsables d'opposition ont dénoncé des irrégularités et des problème d'organisation, notamment en matière de délivrance des cartes électorales et de procurations. Selon eux, certains chefs de quartier ont profité de la baisse d'affluence en fin de journée pour distribuer à des partisans du pouvoir les dizaines de procurations qu'ils détenaient.

Le président de la Céni n'était pas en mesure de confirmer un taux inhabituellement élevé de vote par procuration, mais a reconnu que la loi pouvait favoriser ce phénomène, en permettant "à plusieurs autorités de délivrer les procurations".

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Elections en Guinée (vidéo)

"Nous sommes en train de compiler les votes, nous saurons s'il y a eu profusion de votes par procuration, nous nous plaignons du taux de participation qui nous semble être un peu faible".

Les mandats des exécutifs municipaux étant arrivés à échéance, ils ont été remplacés par le président Alpha Condé, élu en décembre 2010. Depuis, le gouvernement invoquait des questions financières pour justifier le report de ce scrutin, l'opposition l'accusant de vouloir concentrer tous les pouvoirs.

A la suite d'un accord entre le pouvoir et l'opposition et de la présidentielle de 2015, ces exécutifs ont été renouvelés, au prorata des voix obtenues par chaque parti aux derniers scrutins nationaux.

Les précédents scrutins en Guinée, les présidentielles de 2010 et 2015, et les législatives de 2013, ont été émaillés de violences et d'accusations de fraude.

Avec AFP