Un nouveau groupe armé revendique l’attaque sur deux oléoducs au Nigeria

Des combattants du Mouvement pour l'émancipation du Delta du Niger (MEND) patrouillent dans les ruisseaux de la rivière Bonny près de l'usine de GNL dans la riche région pétrolière du delta du Niger, au Nigeria, 18 septembre 2008. epa/ GEORGE Esiri

Selon un représentant des services de sécurité locaux, deux oléoducs de la compagnie nationale nigériane NPDC ont été attaqués vendredi dans la région pétrolifère du delta du Niger, dans le sud du Nigeria.

"L'attaque a eu lieu sur deux oléoducs qui traversent la même zone", a rapporté à l'AFP un agent du Département pour la Sécurité de l'Etat (DSS) pour la région d'Udu, dans l'Etat du Delta.

"Les deux oléoducs appartiennent à la NPDC", la Nigerian Petroleum Development Company, filiale de l'entreprise pétrolière d'Etat NNPC, "et nous pensons que cette attaque est due aux militants" du Delta, a-t-il dit.

Vendredi soir, un groupe armé apparu au début du mois, le Niger Delta

Greenland Justice Mandate (NDGJM, Les Militants pour la justice sur les terres vertes du Delta) avait revendiqué la destruction d'un pipeline dans un communiqué. Il y affirmait avoir "anéanti un autre +canal+ de NPDC dans la région d'Udu, district de Urhobo" vendredi après-midi, ne faisant référence qu'à une seule attaque.

Cette attaque est la deuxième revendiquée par le NDGJM, qui a dit avoir lancé la semaine dernière son "Opération Zéro": le groupe a promis une opération de destruction des infrastructures pétrolières "pour corriger les injustices dont nous sommes victimes depuis l'époque de nos pères", selon son porte-parole, le "général" Aldo Agbalaja.

L'attaque vendredi du deuxième oléoduc dans la région d'Udu n'a pas été revendiquée.

La création du NDGJM avait été annoncée le 9 août par le "général" Agbalaja alors que les Vengeurs du Delta du Niger (NDA), groupe indépendantiste, sème le chaos dans la région depuis le début de l'année, sabotant des installations pétrolières et affectant très lourdement la production de brut.

Groupes ouvertement indépendantistes, biafrais et chrétiens, tous ces groupes militants affirment vouloir une meilleure redistribution des revenus du pétrole et refusent de reconnaître le président Muhammadu Buhari, musulman issu du Nord élu l'an dernier.

Jeudi, le ministre nigérian du Pétrole, Emmanuel Ibe Kachikwu, a déclaré que 1.600 oléoducs ont été "vandalisés" depuis le mois de janvier. Le problème n'est pas nouveau dans cette région, mais il s'est clairement accéléré: il y a eu 3.000 sabotages entre 2010 et 2015, selon le ministre.

La production de pétrole, qui compte pour 70% des revenus de l'Etat, a fortement diminué, entrainant le Nigeria dans une grave crise financière et énergétique.

Selon des chiffres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) publiés mi-août, le Nigeria produit aujourd'hui 1,5 million de barils par jour - contre 1,78 million pour l'Angola devenu le premier exportateur du continent africain -, et accuse une chute de 21,5% par rapport au mois de janvier (soit un manque à gagner de 41.300 barils par jour).

Avec AFP