Un opposant sénégalais, candidat aux législatives, libre après une peine avec sursis

Les partisans se rassemblent pour soutenir leur leader à Dakar, le 24 février 2024.

Un opposant sénégalais, candidat aux législatives du 17 novembre, a été condamné mercredi à un mois de prison avec sursis pour "refus d'obtempérer", après avoir tenté de forcer un barrage de gendarmes pour se rendre sur les lieux de sévères inondations dans l'est du pays, a dit à l'AFP son avocat.

Bougane Guèye, chef d'un petit parti membre d'une coalition d'opposition, homme d'affaires et propriétaire d'un groupe de presse, est libre après 11 jours de détention. Il va pourvoir participer à la campagne de trois semaines pour les législatives, entamée le 27 octobre, après en avoir manqué les quatre premiers jours.

M. Guèye s'est signalé comme un détracteur fougueux des autorités au pouvoir depuis avril, après avoir été un critique virulent du régime précédent.

L'opposant était jugé mercredi par un tribunal de Tambacounda, capitale régionale dans l'est du pays. Il a été condamné à payer une amende de 100.000 FCFA (153,8 euros) et "relaxé pour rébellion et outrage", a indiqué à l'AFP un de ses avocats, El Hadj Diouf.

Le parquet avait requis trois mois de prison ferme, selon Me Diouf.

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L'opposant a été interpellé le 19 octobre alors qu'il tentait de se rendre à Bakel (est) pour y distribuer des vivres et de l'aide aux victimes de l'importante crue du fleuve Sénégal.

Les gendarmes disent avoir stoppé son cortège le temps de laisser passer celui du chef de l'Etat Bassirou Diomaye Faye. M. Guèye a décidé de passer outre et de continuer à pied. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent alors les gendarmes le forcer à embarquer dans un de leurs véhicules.

Son interpellation, de même que la mise en cause d'un certain nombre de personnalités politiques, militants et journalistes au cours des dernières semaines, ont valu aux autorités d'être critiquées pour des restrictions abusives, contredisant leur engagement à rompre avec les excès des dernières années de l'ancien pouvoir.