Le tribunal de première instance de Tunis a décidé mardi la suspension de toutes les activités de ce mouvement, en raison de son "incitation à la haine et de ses appels à mettre en place un califat", selon le Parquet.
"Encore une fois notre parti est ciblé par une suspension injuste et injustifiée juridiquement puisque nous n'avons reçu aucune convocation du tribunal et n'avons pas été appelé à une confrontation avec la partie plaignante", a dit à l'AFP Imed Hadouk, un responsable de la communication du mouvement.
Hizb Ut-Tahrir "subit un harcèlement quotidien de l'Etat, qui fait tout pour entraver ses activités", et va engager un recours contre cette suspension, a-t-il ajouté.
C'est la deuxième fois que les activités du parti, régulièrement accusé de "troubles à l'ordre public", sont suspendues à la demande des autorités. En août 2016, la justice avait annulé cette première suspension pour "vice de forme".
Le congrès annuel de Hizb ut-Tahrir avait été interdit en 2016 pour "raisons de sécurité", en vertu de l'état d'urgence en vigueur dans le pays depuis une série d'attaques jihadistes.
En avril, il avait en revanche pu tenir ce rendez-vous, profitant de l'occasion pour proclamer "la mort de la démocratie" et appeler à son "enterrement".
Créé au début des années 1980, Hizb ut-Tahrir n'a été légalisé qu'en 2012, après la révolution contre la dictature de Zine El Abidine Ben Ali.
Ses orientations reposent sur la souveraineté de la Oumma -la communauté des musulmans- et la mise en place d'un califat, avec la charia comme législation.
Avec AFP