Ce poème d'Emma Lazarus, gravé sur une plaque à l'intérieur du socle de la statue, est devenu un symbole historique de l'accueil des immigrés et des plus démunis aux Etats-Unis, sur lequel le pays s'est développé au 19e siècle.
"Envoyez-moi vos fatigués, vos pauvres qui sont autosuffisants et ne deviendront pas une charge publique", a déclamé, ironiquement, Ken Cuccinelli sur la radio nationale NPR.
Un journaliste lui avait demandé si le célèbre poème faisait bien partie du rêve américain, alors que le gouvernement Trump a annoncé lundi une nouvelle offensive contre les migrants, visant cette fois ceux qui dépendent de l'aide sociale.
Lire aussi : Le président somalien renonce à sa nationalité américaineLe poème de la statue de la Liberté ne fait pas référence à l'autosuffisance financière des nouveaux arrivants en Amérique.
"Envoyez-moi vos fatigués, vos pauvres / Envoyez-moi vos cohortes qui aspirent à vivre libres / Les rebuts de vos rivages surpeuplés", avait écrit la poétesse Emma Lazarus dans son sonnet en 1883.
Selon les nouvelles règles annoncées lundi par le gouvernement républicain de Donald Trump, les migrants bénéficiant de prestations sociales, comme des soins subventionnés ou une allocation logement, risquent de se voir désormais refuser la nationalité américaine.
Le détournement de Ken Cuccinelli a indigné non seulement les responsables de l'opposition démocrate, mais également nombre de commentateurs politiques ou d'internautes.
"Nos valeurs sont gravées dans la roche de la statue de la Liberté. Elles ne seront pas remplacées. Et je me battrai pour ces valeurs et nos communautés d'immigrés", a ainsi tweeté la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, prétendante à la Maison Blanche en 2020.
"Je vais vous dire quelque chose: les Etats-Unis resteront toujours un endroit d'accueil pour les immigrés et les réfugiés, quel que soit l'argent dont ils disposent", a renchéri la sénatrice Kamala Harris, également candidate à la primaire démocrate.
M. Cuccinelli s'est ensuite défendu sur CNN: "Je ne réécris pas le poème. Je présente notre politique".
Avec AFP