Un Robert Plant toujours plus spirituel livre un nouvel album solo

Robert Plant, Manchester, Tennessee, le 14 juin 2015.

Avec sa voix aiguë Robert Plant, le mythique chanteur de Led Zeppelin, a toujours bouleversé le public, mais dans son dernier opus le Britannique de 69 ans montre une nouvelle fois qu'il dispose de plusieurs cordes à son arc.

Tout au long de "Carry Fire", son 11e album solo sorti vendredi, un Robert Plant toujours plus spirituel renoue avec sa fascination pour les musiques américaines traditionnelles, tout en puisant dans d'autres influences.

Un oud, cet instrument maître de la musique orientale et cousin de la guitare, permet ainsi à "The May Queen", le morceau qui ouvre l'album, d'ajouter des sonorités d'Afrique du Nord à un rythme très rock. Dans une interview accordée au site Noisey il y a quelques années, Robert Plant avait décrit son expérience au Maroc, où il s'était rendu pour chercher à mieux comprendre la musique locale, comme quelque chose qui a changé sa vie.

"Le temps et l'âge ne veulent rien dire", expliquait celui qui approche les 70 ans, en précisant que sans créativité "on remonte sur le même vieux ferry qui repart en arrière vers votre passé et retourne vers le rivage".

Robert Plant a écrit "Carry Fire" à son retour en Angleterre, après sa séparation avec la chanteuse de folk Patty Griffin, avec qui il vivait à Austin, au Texas.

La vie aux Etats-Unis n'était pas de tout repos, le chanteur se disant alarmé de voir à quel point il était reconnu dans la rue, mais elle lui a permis de conserver son intérêt pour les musiques américaines traditionnelles, comme le blues, qui ont fortement influencé sa carrière, en groupe ou en solo.

Sur les 11 titres de l'album, le parolier de Led Zeppelin, bien aidé par son groupe Sensational Space Shifters, démontre une nouvelle fois ses talents d'écriture: son style poétique reste fidèle à l'imagerie de son ancien groupe, même s'il s'autorise des piques adressées à l'encontre du président américain, Donald Trump.

Le morceau "Carving up the World Again... A Wall and Not a Fence" reprend ainsi les mots de Donald Trump qui, pendant la campagne présidentielle américaine, avait annoncé vouloir ériger un mur entre les Etats-Unis et le Mexique.

Sur "New World", Robert Plant évoque ce qu'il a appelé le génocide contre les Amérindiens, chantant "Ils sont à peine humains/Il faut les déplacer/ Les faire s'agenouiller devant le sabre" ("They're barely human / It's time to move them / To let them kneel before the sword").

Les fans apprécieront surtout les multiples clins d'oeil, volontaires ou non, à Led Zeppelin. Le début des paroles de son "Season's Song" renvoie par exemple au morceau "All My Love" sorti par le quatuor anglais en 1979.

Avec AFP