Une Américaine de dix ans, sauvée par une greffe des poumons

La mère de Sarah Murnaghan a mené campagne pour que sa fille reçoive des poumons d'un adulte

La fillette souffrait de mucoviscidose, une maladie génétique incurable, qui affecte les poumons et le système digestif.
Une fillette de 10 ans, Sarah Murnaghan, vient de subir une greffe des poumons. Mais pour cela, il a fallu l’intervention d’un juge fédéral américain.

L’opération a duré six heures dans un hôpital de Philadelphie, en Pennsylvanie. Ses nouveaux poumons, Sarah les doit à un Elle souffre de mucoviscidose, une maladie génétique incurable, qui affecte les poumons et le système digestif d’une personne donneur adulte. Elle était sur la liste d’attente des moins de 12 ans, où les dons d’organes sont nettement moins nombreux que sur celle des adultes. Son état de santé se détériorait rapidement, et on ne lui donnait plus que quelques semaines à vivre, si elle ne subissait pas sans tarder une greffe des poumons.

Etant donné qu’elle avait moins de 12 ans, elle n’était pas éligible pour recevoir des poumons d’adultes, bien qu’elle fût en haut de la liste d’attente de sa tranche d’âge. Sa famille a écrit au département de la Santé à Washington, pour demander « une exception » et accroître ainsi ses chances de recevoir des poumons d’adulte. Mais le ministère a répondu qu’il ne pouvait pas suspendre la règle établie par le Comité médical gérant les greffes aux Etats-Unis, se fondant également sur des raisons médicales et d’équité vis-à-vis des autres enfants dans la même situation que Sarah Murnaghan pour justifier son refus.

C’est alors que sa famille a saisi un juge fédéral, et le 5 juin, ce dernier a fait placer la jeune patiente sur la liste d’attente des adultes. Mercredi, elle a subi avec succès une double greffe de poumons.

Sa mère était aux anges, et sur sa page Facebook, Janet Murnaghan a écrit : « Dieu est formidable, il a soulevé une montagne », ajoutant :« Priez pour le donneur, le héros de Sarah qui lui a offert le cadeau de la vie ».

La campagne médiatique de la maman de Sarah avait bien entendu ému beaucoup de monde aux Etats-Unis, dont des parlementaires de son Etat qui ont joint leurs voix aux nombreuses autres demandant que la fillette bénéficie d’une exception.

Le bio-éthicien Arthur Caplan, qui travaille dans un centre médical universitaire de New York, s’est voulu rassurant à ce sujet. Il ne pense pas que l’on devrait en déduire qu’avec une campagne médiatique, la mobilisation de parlementaires et de juges, on va désormais avoir un plus grand accès aux greffes d’organes. « Je ne crois pas que ce sera le cas », a souligné M. Caplan.