Une "armée verte" ivoirienne contre la déforestation

Un soldat ivoirien se tient près des agriculteurs en train de casser des cabosses de cacao, le 19 mai 2011, alors que gouvernement ivoirien veut chasser les agriculteurs de 231 réserves forestières.

La Côte d'Ivoire a présenté jeudi à Abidjan sa première "armée verte". C'est une brigade de 650 soldats chargés de lutter contre la déforestation et la criminalité forestière, dans un pays qui a perdu en un demi-siècle la quasi-totalité de ses forêts.

La première promotion de la Brigade spéciale de surveillance et d'Intervention (BSSI) est "une unité inédite dans l'histoire des Eaux et forêts en Côte d'Ivoire, par son caractère de Force spéciale" a déclaré le ministre ivoirien des Eaux et forêts, Alain Richard Donwahi, parrain de cette cérémonie.

La BSSI "est le fer de lance de la lutte contre toutes les formes de criminalité liée à la forêt, à la faune et aux ressources en eau. Elle se distingue par sa spécificité d'intervention (...) à savoir une compagnie forêt, une compagnie eau et une compagnie faune".

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Les officiers et sous-officiers commandos de la BSSI se sont donnés comme slogan: "la forêt est sacrée, je dois la protéger et m'engager à la défendre, même au péril de ma vie".

Les autorités ivoiriennes ont présenté le 25 juillet le bilan d'une ambitieuse opération de plantation de plus de 5 millions d'arbres en 2020 pour lutter contre la déforestation, après la plantation en 2019 de plus d'un million d'arbres.

Premier producteur mondial de cacao avec 40% du marché, la Côte d'Ivoire, qui comptait 16 millions d'hectares de forêts dans les années 1960, a vu leur superficie fondre à trois millions d'hectares, selon les chiffres officiels, à cause notamment du développement des plantations de cacao.

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Le réchauffement climatique, les catastrophes naturelles, l'appauvrissement des sols et des migrations des populations ont également participé à la disparition du couvert forestier.

La nouvelle politique forestière ivoirienne vise à recouvrer "six millions d'hectares en 2030, soit 20% du territoire national et un accroissement de 3 millions d'hectares de forêts".

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