Le drame a retardé de plusieurs heures la cérémonie, qui s’est déroulée en début de soirée.
Des dizaines de milliers de personnes avaient afflué dans la matinée dans la ville natale de l’architecte de la politique d’influence régionale de l’Iran et commandant de la force Al Qods, unité d’élite des gardiens de la Révolution.
“Aujourd’hui, malheureusement un certain nombre de nos citoyens ont été blessés et un certain nombre tués”, a dit le chef des services d’urgences, Pirhossein Kolivand, à la télévision d’Etat.
Lire aussi : Les Etats-Unis réaffirment qu'ils ne quittent pas l'IrakSelon la télévision publique iranienne, le bilan de ce mouvement de foule s’établit à 56 morts. L’agence semi-officielle Fars fait quant à elle fait état de 213 blessés.
Préparant sa riposte, l’Iran a annoncé qu’il examinait actuellement treize scénarios différents et promis un “cauchemar historique”.
“Les Américains doivent savoir que pour l’heure treize scénarios de vengeance ont été débattus au sein du conseil et même si le consensus se forme autour du scénario le plus faible, sa mise en oeuvre pourra être un cauchemar historique pour tous les Américains”, a prévenu le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale Ali Shamkhani, cité par l’agence Fars.
Lire aussi : "Mort à l'Amérique!" Les Iraniens appellent à venger leur "héros"Présent à Kerman, où le slogan “Mort à l’Amérique” a été scandé, le général Hossein Salami, commandant des gardiens de la Révolution, a pour sa part prévenu que l’Iran prendrait “sa revanche, une revanche intense et décisive”.
La réponse de l’Iran sera “proportionnée et non disproportionnée”, a précisé le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, dans une interview accordée à CNN. “Nous y répondrons de manière légale, nous ne sommes pas des hors-la-loi comme le président Trump”, a-t-il ajouté, évoquant les déclarations par lesquelles le chef d’Etat américain a menacé de cibler 52 sites culturels iraniens.
Lire aussi : Marée humaine à Téhéran pour un dernier hommage au général tué par WashingtonPar la suite, Donald Trump a déclaré qu’il respecterait le droit international et renonçait à cette menace. “Si l’Iran fait quoi que ce soit qu’il ne devrait pas faire, il en subira les conséquences et très durement”, a toutefois ajouté le président américain.
“Nous ne cherchons pas à commencer une guerre avec l’Iran mais nous sommes prêts à en finir une”, a affirmé de son côté le secrétaire américain à la Défense, Mark Esper.
Javad Zarif, qui a participé aux négociations ayant abouti en 2015 à la conclusion de l’accord de Vienne sur le programme nucléaire iranien (Plan d’action global commun, PAGC), a une nouvelle fois dénoncé la décision annoncée en mai 2018 par Donald Trump d’en faire sortir les Etats-Unis.
“Il faut que le régime Trump réalise que la situation s’améliorait dans cette région après le PAGC”, a-t-il dit.
La République islamique a commencé à se désengager en mai dernier de l’accord de Vienne en invoquant l’impuissance des Européens à le sauver et à protéger l’économie iranienne du rétablissement des sanctions américaines. Elle a annoncé dimanche qu’elle s’en affranchirait davantage.
Conséquence du regain de tensions dans la région, l’Allemagne a fait savoir lundi qu’elle allait déplacer une trentaine de ses 120 soldats déployés en Irak en Jordanie et au Koweït.
L’Otan lui a emboîté le pas mardi en annonçant le retrait d’une partie de ses formateurs présents en Irak par mesure de sécurité. Le Canada a également dit son intention de transférer au Koweït une partie de ses 500 hommes basés en Irak. La France a quant à elle fait savoir qu’elle n’avait pas l’intention pour le moment de retirer ses 160 soldats déployés en Irak.
Aux Etats-Unis, le secrétaire à la défense, Mark Esper, a assuré que les Etats-Unis n’avaient pas l’intention de quitter l’Irak, où leur contingent dépasse les 5.000 hommes, démentant l’existence d’une lettre adressée aux autorités irakiennes dans laquelle l’armée américaine informait Bagdad d’un repositionnement de ses troupes. L’existence de cette lettre a été confirmée par le Premier ministre irakien Adel Abdoul Mahdi.
Avec Reuters