Une centaine de magistrats réunis au Vatican contre la traite des êtres humains

Le pape François, au centre, et le cardinal Gianfranco Ravasi, à droite, montrent un dessin représentant des migrants lors d’une rencontre avec quelque 400 enfants venus de la Calabre, au Vatican, 28 mai 2016. epa/ GREGORIO BORGIA / POOL

Une centaine de magistrats de différents pays se sont réunis vendredi au Vatican pour renforcer la lutte contre le crime organisé et la traite des êtres humains, qui affectent 40 millions d'hommes, de femmes et d'enfants à travers le monde.

Le pape François devait prendre part aux travaux et apposer sa signature sur une déclaration commune.

L'Académie pontificale des sciences sociales, dirigée par le prélat argentin Marcelo Sanchez Sorondo, est le maître d'oeuvre de cette réunion.

Le pape François a qualifié les trafics comme le travail forcé, la prostitution, le commerce d'organes, le trafic de drogue, de principale plaie du XXIème siècle. Les revenus informels des organisations criminelles représentent environ 10% du produit intérieur brut mondial, selon l'Académie.

L'Académie pontificale avait déjà réuni en 2014 sur le sujet les responsables des principales religions, et en 2015 les maires des capitales et des grandes métropoles de plusieurs pays.

Une importante délégation des États-Unis est présente, emmenée par la responsable du Bureau contre la traite du Département d'Etat, Susan Coppedge, ainsi que la Haut-commissaire des Nations Unies contre la traite des personnes, la Néerlandaise Corinne Dettmeijer-Vermeulen, et la Suédoise Anna Skarhed, auteure du "modèle nordique" de lutte contre la prostitution qui incrimine les clients.

Selon le projet de déclaration finale, le trafic d'êtres humains, le travail forcé, la prostitution, le trafic d'organes, le crime organisé doivent être reconnus comme crimes contre l'humanité.

Dix recommandations sont faites aux Etats, les appelant notamment à mobiliser des ressources pour faire condamner en justice davantage de trafiquants, à allouer les fonds illégaux saisis pour la réhabilitation des victimes, à accorder à celles-ci une aide légale, une protection et une assistance médicale, et à poursuivre les clients de réseaux de prostitution.

Avec AFP