Une enseignante tuée dans une attaque en zone anglophone au Cameroun

Patrouille de soldats à Bafut, après l'incendie d'une école le 15 novembre 2017, dans la région anglophone du nord-ouest du Cameroun.

Une enseignante enceinte a été tuée vendredi par des homme armés qui ont attaqué son école à Muyuka, dans la région du Sud-Ouest, au Cameroun anglophone, a annoncé la radio nationale.

Sophie Mandengue Maloba, 42 ans, mère de trois enfants et enceinte, a été surprise sur son lieu de travail par des hommes armés circulant à bord d’une motocyclette, a précisé la radio.

"Elle est décédée à l'hôpital où elle a été transportée après l’attaque", a indiqué un journaliste de la radio.

Cette mort violente survient trois jours après le décès d'un enseignant abattu dans des circonstances similaires à Kumba, dans la même région. L'attaque de Kumba avait également causé des blessures à un élève.

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Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest regroupent les habitants anglophones du Cameroun, soit 20% de la population. Elles sont secouées depuis plus d'un an par une profonde crise sociopolitique, qui s'est peu à peu muée en un conflit armé de basse intensité.

Depuis trois mois, des groupes séparatistes armés y multiplient les actions violentes contre des symboles de l'Etat (attaques de gendarmerie, enlèvements de fonctionnaires, accrochages avec l'armée).

A mesure que la crise évolue, de nouveaux groupes séparatistes apparaissent, arborant sur les réseaux sociaux armes et drapeau de l'"Ambazonie", du nom de l'Etat qu'ils veulent créer.

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Depuis fin 2017, les séparatistes anglophones ont tué 31 membres des forces de sécurité, selon une compilation de l'AFP établie sur la base des déclarations officielles. D'autres observateurs à Yaoundé évoquent un bilan plus élevé.

Le nombre de séparatistes ou de civils tués reste inconnu.

Prises entre deux feux, les populations des deux régions anglophones font face à des besoins humanitaires grandissants dans des zones très difficiles d'accès pour les ONG.