Une Guinéenne lance une gamme de produits cosmétiques naturels

A 29 ans, Fanta Sow, diplômée en audit et expertise, vit l’une de ses passions: le soin du corps. Elle est directrice de BHV Cosmétiques, une petite entreprise qu’elle a mise sur pied.

La démonstration à laquelle elle nous convie est une occasion pour cette férue des cosmétiques de défendre ses savons.

"On appelle ça la trace, c’est le début de la saponification. C’est un savon de base qui n’est pas un savon de neem, ni un savon miel, ou un savon à base d’huile de palme rouge. C’est à partir de la trace qu’on va ajouter notre ingrédient qui va créer la différence: on parle de soude caustique en même temps. Alors, la soude caustique naturelle ne veut pas dire bio", explique-t-elle.

Lorsque la première étape de la saponification est terminée, le mélange est recueilli dans un moule, mais il faudra attendre deux semaines avant de retirer les savons qui seront ensuite exposés dans la boutique BHV cosmétiques.

​En deux ans, la fabrication a doublé, passant de 50 à plus cent savons. Les clientes se disent satisfaites, comme Ange Marie, qui s’est débarrassée des boutons au visage après six mois d’utilisation des savons de Fanta.

"Je lui ai montré ma peau, elle m’a dit qu’elle avait la solution. Le soir, j’ai fait la commande. Et depuis, je suis le traitement, un traitement qu’il faut suivre avec patience. Aujourd’hui, je vois que tout est fini", raconte la cliente satisfaite.

Dans la capitale, les produits éclaircissants sont bon marché, et un quart des femmes reçues au service de dermatologie de l’hôpital Donka y viennent à cause des effets qu’ils causent.

Mariam a vu sa peau s’éclaircir mais pas comme elle l’aurait souhaité, et depuis quelques mois elle a arrêté d’utiliser les crèmes éclaircissantes.

"Je me suis lancée dans la dépigmentation parce que j’avais des amies qui m’encourageaient. J’utilisais ce qu’elles utilisaient. J’ai ressenti des douleurs et j’ai eu des boutons sur le corps. J’ai décidé d’arrêter", affirme Mariam, victime des crèmes éclaircissantes.

La peau de Mariam est redevenue "comme avant" grâce aux savons de Fanta. La jeune dame qui savoure un coup de maître pour un coup d’essai, n’entend pas s’arrêter en si bon chemin.

"Mon objectif est que l’on dise que tous les Guinéens n’utilisent que des produits cosmétiques naturels, qu’ils sont en pleine santé et que BHV soit le point focal de toute utilisation cosmétique en Guinée", souhaite Fanta.

Dans sa boutique, elle propose toute une gamme de produits pour le soin des cheveux, des huiles et savons pour le corps.

Si elle commence à se faire un nom dans la capitale guinéenne, Fanata Sow est convaincue que le chemin pour la saponification naturelle est encore long étant donné que la majorité de ses concitoyens utilisent des produits cosmétiques industriels.