Vers 10h00 (8h00 GMT), des centaines de manifestants, tenant des bougies et des photos des victimes, convergeaient vers le rond-point Nyamwisi au cœur de Beni, lorsqu'ils ont été dispersés par la police, selon des témoins interrogés par l'AFP.
"La police a dispersé les manifestants au rond-point Nyamwisi car ils n'avaient pas obtenu l'autorisation de manifester", a déclaré à l'AFP le chef de la police de Beni, le colonel Safari Kazingufu.
"Nous avons fait usage exclusivement de gaz lacrymogène parce qu'il y avait de la résistance. Personne n'a été interpellée", a ajouté l'officier.
A l'appel des organisations estudiantines, le mouvement Lutte pour le changement (Lucha) et la société civile, il était prévu d'allumer un grand feu en signe de deuil au cœur de Beni.
Dimanche, une manifestation spontanée de colère avait obligé les autorités à suspendre temporairement les activités liées à la riposte contre l'épidémie d'Ebola signalée dans la région.
Lire aussi : Une "conjonction optimale de facteurs" menace la réponse humanitaire d'Ebola en RDCDans une déclaration lundi, le président du parti historique d'opposition Félix Tshisekedi a déploré "un mutisme qui frise la complicité" de la part des autorités.
"L'heure est venue de ne plus se limiter à pleurer nos morts et dénoncer les crimes (...). Il faut maintenant des actes concrets et efficaces" pour mettre un terme à ces attaques, a écrit, pour sa part, dans un communiqué le célèbre chirurgien congolais le Dr Denis Mukwege.
Un mot d'ordre de grève générale de lundi à vendredi, pour dénoncer l'impuissance de l'armée congolaise et des Casques bleus de la mission de l'ONU, est suivi par la majorité des habitants de Beni.
Les activités tournent aussi au ralenti dans la ville jumelle de Butembo distante de 54 km.
Lire aussi : Un nouveau bilan annonce 21 morts dans une tuerie à Beni en RDCMystérieuse nébuleuse, les ADF sont tenues responsables du massacre de plus de 700 civils dans Beni et sa région depuis octobre 2014, en plus de la mort de 15 Casques bleus tanzaniens en décembre.
Il s'agit historiquement d'un groupe ougandais musulman qui s'était déplacé en 1995 dans l'est du Congo pour combattre le président ougandais Yoweri Museveni.
Après chaque attaque, il n'affiche ni leader ni revendication. Son affiliation à l'islamisme radical n'a jamais été établie.
Avec AFP