Intissar al-Hammadi avait été arrêtée à l'âge de 19 ans le 20 février alors qu'elle se rendait à une séance photo, à Sanaa, la capitale sous contrôle des insurgés islamistes.
La chercheuse sur le Yémen à Human Rights Watch, Afrah Nasser, a déclaré sur Twitter être "outrée d'apprendre que les Houthis ont condamné Intissar à cinq ans de prison, et d'autres femmes à un, trois, et cinq ans!", estimant que la peine est "injuste et politiquement motivée".
Le procès de Mme Hammadi et ses collègues, commencé le 6 juin, avait été dénoncé par l'ONG comme une procédure "inique" et une affaire "entachée d'irrégularités et d'abus". Selon sa défense, le métier de la jeune femme est la vraie raison de son arrestation.
Née d'une mère éthiopienne et d'un père yéménite, Intissar al-Hammadi a publié des dizaines de photos sur les réseaux sociaux dans des tenues traditionnelles ou occidentales, avec ou sans voile islamique.
En mai, Amnesty international a affirmé qu'elle avait été "maltraitée physiquement et verbalement" et "forcée de reconnaître plusieurs délits", dont ceux de "possession de drogue" et "prostitution". Le Centre du Golfe pour les Droits Humains (GCHR) avait indiqué que la jeune femme incarcérée avait tenté de se suicider en juin.
Les violences contre les femmes yéménites, en particulier dans les zones contrôlées par les Houthis, ont été exacerbées par le conflit déclenché en 2014 dans le pays qui vit la pire catastrophes humanitaires du monde.
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