Une Congolaise et sa fille séparées depuis quatre mois par l'immigration américaine

Un homme arrive à l'aéroport de Dulles en Virginie, le 24 septembre 2017.

L’immigration américaine détient la mère et sa fille dans deux villes différentes, San Diego et Chicago. Une plainte a été déposée par une association de défense des libertés civiles.

Selon le Washington Post, depuis près de quatre mois, des fonctionnaires de l'immigration ont illégalement détenu une demandeuse d'asile congolaise et sa fille de 7 ans dans des centres de détention situés à des milliers de kilomètres l'un de l'autre.

La mère est arrivée avec son enfant à San Diego en novembre, expliquant aux agents des frontières qu'elle avait quitté la République Démocratique du Congo par crainte de mourir, selon la plainte déposée devant le tribunal du district sud de Californie par l'American Civil Liberties Union (ACLU).

Quelques jours après avoir passé une interview de sélection avec un agent de l'immigration, des fonctionnaires lui ont enlevé sa fille "sans justification ni même audience" et l'ont envoyée dans un établissement de Chicago, où elle est restée depuis début novembre, selon l'ACLU.

La mère est détenue au centre d'Otay Mesa à San Diego. Elle a confié qu'elle "pouvait entendre sa fille dans la pièce voisine crier frénétiquement qu'elle voulait rester avec sa mère".

L'ACLU accuse le gouvernement américain de violer les droits constitutionnels de la mère et de la fille. L'organisation demande qu'elles soient réunies immédiatement, affirmant qu'il n'y a jamais eu de raison légitime de les séparer.

La détention prolongée d'une mère et d'une fille en quête d'asile est un vrai changement dans les pratiques depuis l'administration de Barack Obama qui, sous les ordonnances des tribunaux fédéraux, avait adopté une politique de détention des femmes et des enfants pendant 21 jours.

Dans le cadre d'une politique plus dure envers l'immigration, l'administration du président Donald Trump a regardé des propositions visant à séparer les familles et les mineurs non accompagnés, bien que ces mesures se soient concentrées sur l'immigration clandestine en provenance d'Amérique centrale, rappelle le Washington Post.

Les défenseurs des droits des immigrants affirment que de tels efforts sont anticonstitutionnels parce qu'ils séparent les parents de leurs enfants sans audience, violant ainsi leurs droits à une procédure régulière.

L'American Academy of Pediatrics, la principale association professionnelle de pédiatres, a également dénoncé les plans de l'administration visant à séparer les familles, affirmant que le stress émotionnel et physique sur les enfants pourrait avoir des conséquences à long terme.