RDC

Une messe célébrée en souvenir des morts des marches anti-Kabila

FILE - Monseigneur Marcel Utembi, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), et d'autres évêques catholiques réunis au centre diocésain à Kinshasa, le 1 janvier 2017.

Environ cinq cents personnes ont participé mardi à Kinshasa à une messe à la mémoire des personnes ayant trouvé la mort lors des marches anti-Kabila de fin 2017-2018, à l'appel d'un collectif catholique. qui, à l'occasion a invité Félix Tshisekedi à réorganiser la commission électorale de RDC.

Les noms des 15 personnes tuées pendant la répression des trois marches ont été cités et la mémoire d'autres "disparus" et "victimes anonymes" évoqués. Les membres des familles des victimes ont été longuement acclamés par l'assistance.

Il s'agissait d'"honorer la bravoure, le courage, l'intrépidité, la dignité, la noblesse et l'engagement des quelques dignes fils de notre chère mère patrie", a déclaré Mgr Édouard Kisonga, évêque auxiliaire de l'archidiocèse de Kinshasa, dans son sermon. Les victimes de la répression de ces marches qui réclamaient l'organisation des élections et le départ de Joseph Kabila du pouvoir au terme de son mandat, "ont dénoncé le mal, l'ont combattu et en sont sortis victorieux".

"La beauté de leur sacrifice et leur sang versé arrosent, aujourd'hui, avec fierté et honneur, l'arbre de notre liberté", s'est félicité le prélat.

Les actions du CLC ont contribué à "l'éveil de la conscience populaire", a estimé son président, Isidore Ndaywel. "Par la volonté du peuple, les élections ont eu lieu; par la volonté du peuple, il n'y a pas eu de troisième mandat; par la volonté du peuple, il n'a pas été question du transfert du pouvoir à un dauphin".

La présidentielle du 30 décembre a consacré la victoire de l'opposant Félix Tshisekedi, contestée par un autre opposant, Martin Fayulu, présent à la messe de mardi.

"Au-delà de l'opacité à la base de controverse sur l'absence de la vérité des urnes, les Congolais ont au moins vécu l'expérience inédite de la passation du pouvoir entre un ancien et un nouveau président de la République", a estimé M. Ndaywel. "Les insuffisances constatées dans ce processus ont été surtout le fait d'une Céni qui n'a été ni neutre ni indépendante", selon cet historien de référence en RDC.

"Il est alors impérieux pour le nouveau pouvoir de réorganiser au plus vite cette institution d'importance stratégique pour éviter que la population prenne définitivement acte de ce que l'élection signifierait simplement arrangement entre privilégiés".

M. Fayulu s'est dit victime d'un "putsch électoral" de Kabila avec la "complicité" du nouveau président Tshisekedi.

Les dirigeants du CLC ont été contraints de vivre dans la clandestinité pendant une année.

Pour le professeur Ndaywel, Ce que le peuple attend désormais du nouveau président de la République "c'est l'instauration d'un véritable État de droit".

Avec AFP