"Nous avons effectué les démarches conformément à la loi. On a introduit une demande d'autorisation auprès de la wilaya" (préfecture) pour organiser cette université annuelle à Béjaïa du 5 au 8 octobre et "on a eu un refus sans motif", a déclaré à l'AFP Saïd Salhi.
"Cet acte de refus est arbitraire, voire illégal, car il n'est pas motivé", a assuré le vice-président de la LADDH, ajoutant qu'une plainte en référé avait été déposée devant le tribunal administratif, mais que celui-ci rendra sa décision le 10 octobre, soit après la date prévue de l'événement.
Donc, "demain (jeudi), on transforme l'université d'automne en université populaire", a-t-il poursuivi, "il y aura un rassemblement de protestation devant la wilaya, puis l'université sera symboliquement tenue à Béjaïa sur la Place de la Liberté d'expression Saïd Mekbel", parvis portant le nom d'un célèbre journaliste assassiné durant la guerre civile en 1994.
Le thème central de cette université, à laquelle sont attendus 25 partis d'opposition et associations, sera "la révision des lois sur les associations et les manifestations publiques qui imposent une autorisation préalable" et un retour au simple "régime de la déclaration", a indiqué M. Salhi.
Il n'a pas exclu une intervention des forces de l'ordre, mais assuré que le rassemblement resterait "pacifique". "Les autorités sont face à leurs responsabilités. S'il y a répression nous laisserons l'opinion publique juger", a affirmé M. Salhi.
La LADDH avait, ces dernières année, été autorisée à organiser toute sortes d'événements, dont déjà son université annuelle, à Béjaïa, jusqu'en décembre dernier quand les autorités locales lui avaient déjà interdit de célébrer la journée mondiale des droits de l'Homme, a-t-il souligné.
La branche Algérie d'Amnesty International a annoncé mercredi qu'elle participerait au rassemblement de Béjaïa et demandé "aux autorités algériennes de ne pas restreindre de manière arbitraire et injustifiée les activités des associations" et de "lever toutes les restrictions imposées au droit à la liberté d'expression, d'association et de réunion".
Avec AFP