Les quelque 23.000 bureaux de vote ont commencé à fermer et à entamer le dépouillement à partir de 18 heures GMT, ont constaté des journalistes de l'AFP, les premiers résultats étant attendus dans les 48 heures, les résultats officiels provisoires d'ici le 3 août, avant un éventuel second tour le 12 août.
Malgré la mobilisation de plus de 30.000 membres des forces de sécurité, nationales et étrangères, selon le ministère de la Sécurité intérieure, de nombreuses attaques visant le matériel et les agents électoraux ont été signalées dans le nord et le centre du pays, tandis que l'affluence semblait timide à Bamako.
Des tirs de roquettes ont visé le camp de la mission de l'ONU (Minusma) à Aguelhok (nord-est), a indiqué une source sécuritaire de la Minusma mais "il n'y a pas de victime et les roquettes ne sont pas tombées dans le camp".
Les quelque 23.000 bureaux de vote sont ouverts de 08H00 à 18H00 (locales et GMT), les premiers résultats étant attendus dans les 48 heures, les résultats officiels provisoires d'ici le 3 août, avant un éventuel second tour le 12 août.
Quelque huit millions d'habitants de ce vaste pays enclavé d’Afrique de l'Ouest, comptant une vingtaine d'ethnies, doivent décider de reconduire le président Ibrahim Boubacar Keïta, 73 ans, ou élire un de ses 23 concurrents, dont le chef de l'opposition, Soumaïla Cissé, 68 ans, et une seule femme, Djeneba N'Diaye.
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Relance de l'accord de paix
La communauté internationale, présente militairement avec la force française Barkhane, qui a pris le relais de l'opération Serval lancée en 2013 contre les jihadistes, et avec les Casques bleus de l'ONU, attend du vainqueur une relance de l'accord de paix signé en 2015 par le camp gouvernemental et l'ex-rébellion à dominante touareg, dont l'application accumule les retards.
Malgré cet accord, les violences jihadistes ont non seulement persisté, mais se sont propagées du nord vers le centre et le sud du pays, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires.
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Le président sortant a voté à Bamako, et le chef de l'opposition à Niafounké, dans la région de Tombouctou (nord-ouest).
Dans le Nord, où l'Etat est peu ou pas présent, les groupes armés signataires de l'accord participent également à la sécurisation du vote.
"Aujourd'hui, pour faire la paix, pour faire la stabilité, il faut que la population accepte de voter", a déclaré Mohamed Ag Intalla, l'Amenokal, (chef élu par les sages) de l'importante tribu touareg des Ifoghas à Kidal (nord-est), bastion de l'ex-rébellion.
Urnes incendiées
Malgré la présence renforcée des forces de sécurité, le scrutin était perturbé dans une série de localités.
Dans la commune rurale de Lafia, à l'est de Tombouctou, le vote ne pouvait se tenir, les urnes ayant été incendiées dans la nuit de samedi à dimanche par des jihadistes présumés, selon les autorités locales.
Dans la commune rurale de Dianké, entre Tombouctou et Mopti (centre), "deux bureaux de vote ont été brûlés ce matin par des hommes armés" qui ont emporté la moto d'un agent électoral, a déclaré à l'AFP un élu de la localité, Oumar Sall.
Dans cette région, "les forces de sécurité sont plutôt concentrées dans les centres urbains qu'en milieu rural", a expliqué à l'AFP un responsable de la société civile de Tombouctou, Yehia Tandina.
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La chef de la mission d'observation de l'UE, Cécile Kyenge, se voulait "prudente" sur ces informations. "On sait qu'il y a eu quelques incidents, mais ce ne sont pas nos observateurs (qui les ont rapportées)", a-t-elle déclaré à la presse.
Le taux de participation est traditionnellement bas, sensiblement inférieur à 50%, au premier tour de l'élection présidentielle dans ce pays connu pour son rayonnement culturel, mais où moins d'un tiers des plus de 15 ans sont alphabétisés.
L'affluence était faible à l'ouverture, a reconnu le président d'un bureau de vote de Bamako, Oumar Camara, incriminant l'heure et la pluie matinales, mais confiant dans une mobilisation plus tardive des électeurs "pour choisir leurs candidats".
Selon Oumou Diarra, une jeune femme qui accomplissait pour la première fois son devoir civique, à Niafounké, "c'est très important de voter. Je viens de voter pour le changement".
Vendredi, le chef de la principale alliance jihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda, le Touareg malien Iyad Ag Ghaly, s'est invité dans la fin de campagne, dirigeant d'un des groupes islamistes qui s'étaient emparés de tout le nord du Mali en 2012.
Citant les exactions présumées de l'armée malienne à l'encontre de civils dans le centre du pays, le chef du "Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans" a assuré dans une vidéo que "ces crimes ne resteront pas impunis".
A Mbera, le plus grand camp de réfugiés maliens, dans le sud-est de la Mauritanie, 7.320 électeurs étaient inscrits "dans 28 bureaux de vote situés à Mbera-ville, à 3 km du camp" a indiqué à l'AFP Ahmedou Ag Boukhary, l'un de leurs représentants.
Avec AFP