USA: le candidat Bush s'accroche, sa famille à la rescousse

Le candidat républicain Jeb Bush, ancien gouverneur de Floride, à Manchester, N.H., le 1 février 2016.

Très mal en point dans la course à la Maison Blanche, Jeb Bush n'a pas l'intention d'abandonner : il l'a affirmé vendredi en dépit des critiques et des pressions. Sa mère de 90 ans et son frère George W. Bush sont là pour l'aider.

Avec au départ un colossal soutien financier et la bénédiction du parti, l'ancien gouverneur de Floride (1999-2007) semblait le meilleur espoir des républicains pour reconquérir la Maison Blanche.

Mais il n'a jamais décollé: ses mauvaises performances dans les débats et une campagne sans souffle lui ont valu des sondages calamiteux.

Dans l'Iowa, premier état à voter lundi dernier, il est arrivé 6e, avec moins de 3% des voix. Dans le New Hamsphire, prochain Etat à voter mardi, la moyenne des sondages le donne 5e, à moins de 10% des intentions de vote: loin derrière le flamboyant Donald Trump ou Marco Rubio, le nouvel espoir de l'establishment républicain depuis son résultat meilleur que prévu dans l'Iowa.

Mais Jeb Bush s'accroche. "J'ai prouvé que j'étais un leader. Nous élisons un président, pas un élu de base au sénat", a-t-il déclaré dans une interview diffusée vendredi sur la chaîne CBS, dans une attaque directe contre Marco Rubio. "Certains sont des orateurs de talent, mais n'ont rien fait de leur vie qui permette de croire qu'ils peuvent prendre une décision difficile".

Et il a exclu de quitter la course, s'il était distancé par le télégénique sénateur de Floride dans le New Hampshire (nord-est).

"Bien sûr que non", a-t-il déclaré, soulignant que le processus des primaires, qui permettra de désigner les deux candidats républicain et démocrate à la Maison Blanche en juillet, ne faisait que commencer.

- Un fils 'trop poli' -

Sa mère Barbara, 90 ans, encore très populaire chez les républicains, l'a rejoint pour cette interview. Au départ, elle était contre cette troisième candidature d'un Bush à la présidence, après son mari George Herbert (président de 1989 à 1993), et son fils George Walker (2001-2009).

Mais, a-t-elle expliqué, "j'aime mon fils et je sais que l'Amérique a besoin de lui. Il est honnête, on peut compter sur lui, loyal, relativement drôle... Il a les mêmes valeurs que l'Amérique semble avoir perdues. Il est presque trop poli (...) et ne se vante pas comme d'autres le font", a-t-elle ajouté, dans une pique à Donald Trump.

Mme Bush avait déjà tourné en janvier une publicité de campagne pour son fils de 62 ans, le présentant comme un gros travailleur au grand coeur, capable de régler les problèmes.

Son frère, George W. Bush, absent de la campagne jusque-là, mais qui fera une apparition pour Jeb en Caroline du Sud, est lui aussi, pour la première fois monté au créneau, dans une nouvelle publicité de campagne.

Son père, George, est lui en trop mauvaise santé pour se déplacer.

- Impatience du parti -

"La première tâche du président est de protéger l'Amérique. Le prochain président doit être prêt à diriger. Je connais Jeb, son bon coeur et sa solide colonne vertébrale. Jeb unira notre pays, il sait comment rassembler le monde contre le terrorisme. Il sait quand prendre des mesures difficiles", déclare George W. Bush dans cette publicité de 30 secondes, qui commence avec l'image d'un drapeau américain et de la Maison Blanche, puis montre une veillée de prière et des pilotes débarquant d'un avion militaire.

Mais l'impatience du parti face aux piètres performances de Jeb est de plus en plus palpable. Ses collectes de fonds ont fortement diminué.

La National review, magazine républicain d'influence, a publié vendredi une "lettre ouverte à Jeb Bush" au vitriol, lui suggérant d'abandonner la course.

"Vous avez été un candidat affreusement ennuyeux", qui a "déjà dépensé 89,1 millions de dollars en publicités" de campagne, dont beaucoup attaquaient Marco Rubio "votre ancien ami", écrit le journal.

"Après l'Iowa, Marco Rubio a une excellente chance de gagner l'investiture républicaine. (...) Si vous quittiez la course maintenant et souteniez Marco Rubio, ou pour le moins, rappeliez les chiens (...) ce serait un geste gracieux et inspirant, une façon différente de servir votre pays", écrit le journal.

Avec AFP