"Nous avons de profonds déficits avec le Mexique et le Canada. L'Aléna, qui est en cours de renégociation en ce moment même, a été un mauvais accord pour les Etats-Unis. Enormes délocalisations d'entreprises et d'emplois. Les taxes sur l'acier et l'aluminium seront retirées uniquement si un nouvel accord juste de l'Aléna est signé", a écrit le président américain sur Twitter.
Cette nouvelle prise de position intervient avant même que les taxes sur l'aluminium et l'acier ne soient promulguées.
Jeudi, le président américain avait en effet annoncé son intention d'imposer des droits de douane de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium, précisant qu'ils seraient promulgués cette semaine.
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Ce week-end, le ministre du Commerce Wilbur Ross et le conseiller du président pour le Commerce Peter Navarro ont déclaré qu'ils ne s'attendaient pas à ce que des pays soient exemptés de ces taxes comme cela avait été le cas en 2002 pour le Canada et le Mexique lorsque George W. Bush avait également appliqué des taxes sur l'acier.
Peter Navarro a toutefois évoqué la possibilité d'exemptions pour "des cas particuliers", en d'autres termes certaines entreprises, en indiquant que la décision devrait être officialisée cette semaine ou en début de semaine prochaine.
Les dernières déclarations du président américain interviennent alors que la 7e session de renégociation du traité de libre-échange nord-américain (Aléna) devait s'achever lundi à Mexico en présence du représentant américain au commerce, Robert Lighthizer et de ses homologues mexicain et canadien.
- Excédent avec le Canada -
Donald Trump, qui a imposé la renégociation de l'Aléna en vigueur depuis 1994, a maintes fois menacé de se retirer purement et simplement de cet accord, qu'il juge désastreux, inéquitable et responsable de pertes d'emplois aux Etats-Unis et de délocalisations de nombreuses entreprises américaines au Mexique, en particulier du secteur automobile.
Si cet accord coïncide en effet avec un colossal déficit commercial avec le Mexique (quelque 63 milliards de dollars en 2016 et plus de 52 milliards de dollars pour les trois premiers trimestres 2017), la situation avec le Canada, son premier partenaire commercial, est radicalement différente.
"Le Canada doit bien mieux traiter nos agriculteurs. Très restrictif", a martelé lundi Donald Trump qui s'en est pris souvent à son voisin du nord depuis son arrivée à la Maison Blanche notamment sur sa production de lait.
S'agissant de l'acier, les Etats-Unis sont les plus gros importateurs d'acier au monde et le Canada est leur principal fournisseur (16% des importations) devant le Brésil (13%) et la Corée du Sud (10%).
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau avait, dès jeudi, jugé qu'une taxation des importations d'acier canadien "serait inacceptable". Il a en outre rappelé que les échanges commerciaux avec les Etats-Unis étaient loin d'être déséquilibrés.
"Les Etats-Unis ont un surplus de deux milliards de dollars avec le Canada dans le secteur de l'acier", a assuré le chef du gouvernement canadien.
La balance commerciale est globalement équilibrée entre les Etats-Unis et le Canada, a maintes fois souligné la ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland.
En 2016, les Etats-Unis avaient même un excédent commercial de 8 milliards de dollars avec Ottawa et de janvier à septembre 2017, celui-ci est de l'ordre de 3 milliards.
- Représailles européennes -
Lundi, l'imminence de la promulgation des taxes sur l'acier continuaient de faire des remous ailleurs sur la scène internationale.
Alors que l'Union européenne prépare ses représailles, l'Allemagne a estimé que les Etats-Unis faisaient "fausse route" en misant sur "le repli sur soi et le protectionnisme".
"Nous ne voulons absolument pas de quelque chose s'approchant d'une guerre commerciale" qui ne serait "dans l'intérêt de personne", a déclaré Steffen Seibert, porte-parole de la chancelière Angela Merkel.
Le président français Emmanuel Macron a de son côté déclaré que si les taxes étaient confirmées sur l'acier et l'aluminium, l'UE devrait y répondre "rapidement et de manière proportionnée".
La Première ministre britannique Theresa May avait, elle, exprimé dimanche à Donald Trump "sa profonde préoccupation" face à ces mesures protectionnistes.
Avec AFP