"Le soutien à la reconstruction des Forces armées centrafricaines se poursuit avec le soutien des pays amis. Après avoir pris part à la cérémonie du don (à l'armée de) moyens roulants par les États-Unis le 6 août, la Chine ne compte pas être en reste", a indiqué la présidence centrafricaine dans un communiqué obtenu jeudi par l'AFP.
La Chine a donc offert mercredi à l'armée "plus 70 véhicules", emboitant le pas aux Etats-Unis qui en ont donné 57, selon les autorités.
La reconstruction de l'armée centrafricaine, décimée, est l'un des principaux chantiers du président Faustin-Archange Touadéra, élu en 2016.
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Les Forces armées centrafricaines (Faca) doivent à terme remplacer les Casques bleus de l'ONU (Minusca) présents en Centrafrique depuis 2014.
Ils bénéficient pour cela d'une formation de l'Union européenne (mission EUTM) et de la Russie, qui a dépêché à Bangui cinq officiers et 170 instructeurs civils, qui selon des experts appartiendraient à la société militaire privée Wagner.
Par ailleurs, la Russie a - avec l'aval de l'ONU du fait d'un embargo sur les armes - fait un don d'armement à la Centrafrique début 2018.
Pékin a également demandé à l'ONU une exemption à l'embargo pour à son tour livrer des armes en juin, mais le Conseil de Sécurité de l'ONU s'y est opposé.
Par ces dons d'armement, moyens de transport et formation militaire, ces pays cherchent à renforcer leur influence dans un État stratégique, riche en ressources telles que les diamants, l'or, l'uranium et le bois.
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Poly Technologies, entreprise d'armement publique chinoise qui a donné mercredi les véhicules à l'armée centrafricaine, a ainsi fait de l'exploration pétrolière dans le nord du pays entre 2007 et 2017.
Les instructeurs russes, selon une source diplomatique à l'AFP, seraient eux chargés, en plus de la formation des soldats, d'assurer la sécurité d'une société minière appartenant à un Russe. Début août, Moscou a démenti et rétorqué que sa présence militaire ne visait qu'à former les forces locales.
La Centrafrique est embourbée dans un conflit meurtrier depuis six ans qui a déplacé plus d'un quart de ses 4,5 millions d'habitants.
Avec AFP