Le procureur général de l'Etat de New York, un démocrate qui soutient Hillary Clinton, a ordonné lundi à la Fondation Donald J. Trump de cesser de recueillir des dons, car elle ne s'est pas correctement enregistrée auprès des autorités. La justice new-yorkaise enquête par ailleurs pour déterminer si Donald Trump a utilisé l'organisation à des fins personnelles, ce qui est interdit pour les associations caritatives.
Your browser doesn’t support HTML5
L'annonce suit la publication ce week-end par le New York Times d'extraits de sa déclaration de revenus 1995, qui indique qu'il pourrait n'avoir pas payé d'impôts sur le revenu pendant plusieurs années.
Son entourage a souligné que profiter de niches fiscales n'avait rien d'illégal et prouvait au contraire le "génie" de Donald Trump, présenté comme un homme d'affaires talentueux.
"En tant qu'homme d'affaires et promoteur immobilier, j'ai légalement utilisé les lois fiscales à mon avantage et à celui de mes entreprises, de mes investisseurs et de mes employés", s'est-il défendu lors d'un meeting à Pueblo, dans le Colorado (ouest). "Honnêtement, j'ai utilisé ces lois avec brio".
"Je déteste la façon dont ils dépensent nos impôts", a-t-il dit, en rappelant qu'il payait "d'énormes" sommes en autres impôts et en taxes.
Et le milliardaire a dit que sa rivale, à l'inverse de lui, "n'avait jamais créé un seul emploi de sa vie".
Mais le camp démocrate exploitait sans relâche ces révélations pour dénoncer l'hypocrisie du candidat populiste.
"Alors que des millions de familles américaines, dont la mienne et la vôtre, payaient leur part, il semble qu'il n'ait rien contribué à notre pays", a déclaré Hillary Clinton dans un meeting à Toledo, haut lieu de l'industrie automobile dans l'Ohio, un Etat-clé du scrutin au nord du pays.
"Il a qualifié notre armée de désastreuse", a poursuivi la candidate démocrate. "Elle n'est pas désastreuse, mais elle aurait pu l'être si tout le monde avait refusé de payer des impôts".
Débat des colistiers
La cote de Donald Trump dans les sondages s'affaisse depuis plusieurs jours, notamment depuis sa médiocre prestation au débat de lundi dernier.
Il domine toujours dans le très crucial Ohio, mais en Floride et en Pennsylvanie, les deux autres géants du scrutin, la démocrate est en tête. Si elle gagnait ces deux Etats le 8 novembre, la Maison Blanche lui serait quasiment garantie.
Au niveau national, Hillary Clinton (68 ans) était créditée lundi de 43,8% des intentions de vote contre 41% pour Donald Trump et 7,2% pour le candidat libertarien Gary Johnson, selon la moyenne des derniers sondages calculée par Real Clear Politics.
Deux nouvelles études, commanditées par Politico et CNN, lui donnaient une avance notable, avec 42% et 47% des voix respectivement contre 36% et 41% pour le républicain.
L'imprévisible campagne de 2016 a connu de nombreux rebondissements : mi-septembre, Hillary Clinton a vécu sa propre "semaine noire" et le milliardaire populiste de 70 ans a encore le temps de retourner la tendance.
Mais le temps presse. Les prochains jours et le prochain débat, dimanche, seront l'une de ses dernières chances de convaincre les Américains de lui confier les rênes du pays.
Donald Trump dispose du soutien solide de la base républicaine, mais cela ne suffit pas à atteindre une majorité. Il peine à persuader les femmes, les diplômés, les jeunes et les minorités. Pour succéder à Barack Obama, il devra leur donner des raisons de croire qu'il a la stature requise pour le Bureau ovale.
A la consternation de certains de ses proches, il a passé la semaine à répondre à la démocrate, qui avait déterré une vieille affaire de 1996 illustrant selon elle le sexisme du magnat. Alors patron du concours de beauté Miss Univers, Donald Trump avait publiquement sermonné la gagnante, Alicia Machado, pour avoir grossi.
Et Donald Trump cite souvent les infidélités passées de Bill Clinton, qu'il menace d'évoquer lors du prochain duel télévisé.
En attendant, les colistiers des candidats débattront mardi soir en Virginie (est). Le républicain Mike Pence et le démocrate Tim Kaine n'ont ni la notoriété ni la force de frappe de leurs candidats, mais des millions d'Américains devraient néanmoins suivre ce rendez-vous traditionnel de la campagne.
Avec AFP