La chambre des représentants américains, où les républicains détiennent la majorité a décidé hier par vote de rejeter un projet de loi portant relèvement du plafond de la dette publique, à hauteur de 2 mille milliards de dollars. Le texte querellé ne comportait aucune trace de réduction des dépenses.
Cela fait des mois que les démocrates et les républicains se crêpent le chignon au Congrès au sujet de la dette publique américaine, et de la meilleure façon de la gérer. Selon le secrétaire au trésor, Timothy Geithner, le gouvernement a atteint au mois de mai la limite des 14 mille milliards de dollars. A deux mois de la date-limite du mois d’août, les leaders républicains de la chambre des représentants ont organisé mardi un vote sur un texte qu’ils ont soumis, mais dont ils souhaitaient eux-mêmes la défaite.
Il s’agissait de relever le plafond de la dette sans procéder à des coupes sombres dans les dépenses. 318 députés ont voté contre et 97 pour. Sept parlementaires se sont abstenus.
Le président républicain de la commission des Voies et Moyens, Dave Camp avait donné des consignes de vote négatif. «Nous avons tenu à ce qu’il soit clair, a-t-il expliqué, que les Républicains n’accepteront pas de relèvement de la limite de la dette qui ne soit pas assorti de réduction de dépenses et de réformes budgétaires réelles.»
Pour leur part les démocrates ont accusé les Républicains d’avoir organisé ce scrutin pour des raisons de politique politicienne, en sorte qu’il soit dit que les démocrates ont voté pour relever le plafond de la dette. A tel point, a dit le représentant démocrate du Michigan, Sander Levin, qu’ils ont dû prévenir les ténors de Wall Street de ne pas prendre ce vote au sérieux. « Le recours à ce vote, de cette façon, a-t-il expliqué, était si aberrant que les Républicains ont passé la semaine dernière à supplier les opérateurs économiques de Wall Street de ne pas prendre les choses au sérieux et de tout faire pour ne pas compromettre le redressement économique américain.»