La justice américaine autorise un examen psychologique d'"El Chapo"

Croquis de Joaquin "El Chapo" Guzman, lors de sa comparution devant le palais de justice fédéral de Brooklyn à New York, 5 mai 2017.

Un juge new-yorkais a autorisé un examen psychologique du narcotrafiquant mexicain présumé Joaquin Guzman "El Chapo", dont l'avocat a affirmé qu'il souffrait de divers troubles en raison de l'isolement auquel il est tenu.

"Sa mémoire est défaillante, il a des problèmes physiques", a indiqué l'avocat, Eduardo Balarezo, après une audience devant le juge fédéral Brian Cogan.

"Ce que je crains, c'est qu'entre maintenant et avril, quand doit commencer le procès, il ne soit pas compétent pour assister à sa propre défense", a ajouté l'avocat d'origine équatorienne.

Depuis son extradition aux Etats-Unis, en janvier, "El Chapo", 60 ans, accusé d'avoir dirigé le puissant cartel de Sinaloa, est "enfermé 23 heures sur 24, la lumière constamment allumée", "on ne lui donne pas d'eau, pas de savon pour se laver, il a attrapé mal à la gorge à cause du froid, il a mal à la tête en permanence", a affirmé l'avocat.

Ces conditions tiennent au fait qu'El Chapo a déjà échappé par deux fois à ses geôliers dans le passé, quand il était encore au Mexique.

Lors de l'audience de mercredi, à laquelle assistaient la jeune épouse d'El Chapo, Emma Coronel, et leurs deux filles jumelles, le juge a ordonné que le psychologue chargé de l'examen reste séparé de l'accusé par une vitre, comme c'est le cas pour l'avocat d'El Chapo.

L'état de Guzman, emprisonné à New York depuis son extradition en janvier et dont le procès est prévu pour avril 2018, "pourrait le rendre incompétent si une solution n'est pas trouvée rapidement", a affirmé l'avocat, dans un document présenté au juge.

Eduardo Balarezo a repris la défense de Guzman début septembre. Depuis son extradition, El Chapo était représenté par des avocats commis d'office.

Le juge fédéral Brian Cogan avait refusé que sa défense soit assurée par une équipe d'avocats mexicains, de crainte notamment que la vie de certains témoins puissent être mise en danger.

Avec AFP