Vaste défilé au Bangladesh pour demander justice

Un défilé du 1er mai au Bangladesh

L’Union européenne (UE) pourrait modifier son accord commercial avec le Bangladesh pour encourager l’amélioration des conditions de travail dans ce pays.
A l’occasion de la fête du travail, des milliers de personnes ont défilé au Bengladesh pour demander justice après la mort de plus de plus de 400 personnes dans un complexe textile qui s’est effondré la semaine dernière. De son côté, l’Union européenne (UE) a dit qu’elle pourrait modifier son accord commercial avec le Bangladesh pour encourager l’amélioration des conditions de travail dans ce pays.

A pied, à moto ou à bord de camionnettes, les travailleurs ont pris d’assaut les rues de Dhaka, la capitale du Bengladesh, pour exiger de meilleures conditions de travail. Ils ont aussi réclamé la condamnation à mort de Mohammed Sohel Rana, le propriétaire du complexe d’usines détruit. Certains manifestants ont accusé des compagnies européennes et américaines d’être en partie responsables de la tragédie, du fait qu’elles exigent de bas coûts aux propriétaires d’usines.

La responsable de la politique étrangère de l’UE, Catherine Ashton, et le commissaire au commerce de l’UE, Karel de Gucht, ont fait mardi une déclaration commune à ce sujet. Celle-ci appelle les autorités du Bangladesh à s’assurer que les usines du pays respectent les normes internationales de travail.

« En tant que plus grand partenaire commercial du Bangladesh, l’Union Européenne est bien sûr très préoccupée par les conditions de travail, de santé et de sécurité établies pour les travailleurs dans les usines de ce pays », a expliqué à la Voix de l’Amérique (VOA) Sébastien Brabant, porte-parole de Mme Ashton.

La production de l’industrie textile au Bangladesh est évaluée à plus de 20 milliards de dollars chaque année. Environ 60% des vêtements qui y sont confectionnés sont exportés en Europe.

Catherine Ashton a appellé les autorités du Bangladesh à s’assurer que les usines du pays respectent les normes internationales de travail


L’UE réfléchira à une action appropriée, y compris à travers le système généralisé de préférences qui permet au Bangladesh d’exporter sans taxe ni quota vers le marché européen, précisait la déclaration conjointe de Catherine Ashton et de Karel de Gucht.

L’UE attend aussi davantage de la part des compagnies internationales, a souligné le porte-parole de Catherine Ashton.

« En même temps, nous devons continuer à encourager l’Europe et les compagnies internationales à promouvoir de meilleures normes de santé et de sécurité dans les usines textile du Bangladesh, en conformité avec les normes internationalement reconnues de responsabilité sociale des entreprises », a-t-il dit.

Selon un rapport publié fin 2012 par le Forum international des droits du travail, basé à Washington, D.C., plus de mille travailleurs sont morts au Bangladesh dans des environnements de travail dangereux depuis 1990.