Les Vengeurs du Delta du Niger dementent des pourparlers avec le gouvernement nigérian

Muhammadu Buhari , le président nigérian

Les rebelles du groupe des Vengeurs du Delta du Niger (NDA) ont démenti aujourd'hui avoir engagé des pourparlers avec le gouvernement nigérian pour mettre fin à leurs attaques d'installations pétrolières.

Le président Muhammadu Buhari avait affirmé hier que son administration était en discussion avec les NDA, dont les sabotages dans le sud ont miné le secteur pétrolier, principale source de revenus du Nigeria.

Le gouvernement "est en pourparlers avec les militants des Vengeurs du Delta du Niger par le biais d'entreprises pétrolières et des forces de sécurité, afin de trouver une solution à l'insécurité dans la région", avait déclaré le président Buhari.

Une information rapidement démentie par les rebelles qui ont affirmé sur leur site web que "la vérité est que nous ne sommes informés d'aucun pourparlers de paix".

"S'il y a bien des pourparlers de paix, cela signifie que le président parle à ses mercenaires qui servent à perturber la lutte authentique des militants", ajoute le message.

Les NDA, qui ont déjà nié dans le passé être en discussion avec les autorités nigérianes, font référence à des soldats de l'armée nigériane qu'ils accusent de commettre aussi des sabotages dans le delta pétrolier du Niger.

"Si nous devons engager des pourparlers de paix, nous avons souligné que la communauté internationale doit en faire partie", souligne leur communiqué.

"Le président connait nos exigences. Ils doivent cesser de tromper les compagnies pétrolières internationales, l'opinion publique et la communauté internationale", concluent les NDA.

Le groupe a revendiqué la plupart des attaques perpétrées depuis février contre la compagnie pétrolière nationale NNPC, ainsi que les groupes étrangers Shell, Chevron et Eni.

La recrudescence de ces violences a été provoquée par une série de facteurs, dont la pauvreté des populations locales et l'annonce de la fin d'une amnistie accordée par le gouvernement aux militants actifs dans les années 2000.

Les Vengeurs, comme d'autres rebelles nigérians avant eux, réclament une meilleure redistribution des revenus pétroliers et une plus grande autonomie politique. Ils revendiquent en plus l'auto-détermination du Delta du Niger, principale zone pétrolifère du premier producteur d'Afrique.

Leurs opérations ont entraîné une forte réduction de la production pétrolière du Nigeria, déjà frappée par la chute des cours du brut.

Avec AFP