"Le collectif rejette en bloc cette décision et, pour marquer son désaccord, entend, en accord avec le président Moussa Dadis Camara, relever appel de ce jugement inique pour qu’il soit censuré par la juridiction d’appel", a déclaré dans un communiqué le collectif de ses avocats.
Lire aussi : Massacre du stade de Conakry : l'ex-dictateur guinéen Dadis Camara condamné à 20 ans de prison"Il rappelle que pendant près de deux années de procès devant ce tribunal, le président Moussa Dadis Camara n’a jamais été entendu ou mis en demeure de s’expliquer sur les éléments constitutifs du crime contre l’humanité", a-t-il ajouté, menaçant de saisir la Cour de justice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Mercredi, à l'annonce du verdict d'un procès historique à Conakry, les faits ont été requalifiés en crimes contre l'humanité par le tribunal.
Moussa Dadis Camara a été déclaré coupable "sur la base de la responsabilité du supérieur hiérarchique", a déclaré Ibrahima Sory II Tounkara, le président du tribunal. Il a aussi été reconnu coupable pour "son intention de réprimer la manifestation" et pour avoir manqué à son devoir de sanctions contre les auteurs du massacre.
L'ex-dictateur répondait d'une litanie de crimes d'assassinats, violences sexuelles, actes de torture, enlèvements et séquestrations. Il encourait la perpétuité.
Le 28 septembre 2009, au moins 156 personnes ont été tuées, par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, et des centaines d'autres blessées, dans la répression d'un rassemblement de l'opposition dans un stade de Conakry et ses environs, selon le rapport d'une commission d'enquête internationale mandatée par l'ONU. Au moins 109 femmes ont été violées.
Les exactions, dont les chiffres réels sont probablement plus élevés, ont continué plusieurs jours contre des femmes séquestrées et des détenus torturés dans ce qui est considéré comme l'un des épisodes les plus sombres de l'histoire contemporaine de la Guinée.