"Le procès en appel du camarade Sadat Illiya s'est tenu ce mercredi à Zinder et le délibéré est fixé au 20 novembre prochain", a précisé à l'AFP Ali Idrissa, le coordonnateur du Réseau des organisations pour la transparence et l'analyse budgétaire (Rotab).
Ce procès en appel devait se tenir le 31 juillet, mais a été repoussé au 28 août en raison de l'absence de deux juges à l'audience.
"On ne va pas attendre la date (du 20 novembre), on va attaquer sa détention devant la juridiction de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l’Ouest (15 Etats dont le Niger) et on a tous les arguments juridiques pour montrer que cette détention est arbitraire", a expliqué Ali Idrissa.
Lire aussi : Renvoi au 28 août du procès en appel de l'activiste Sadat Illiya Dan MalamSept ONG, dont Amnesty International et le Rotab, avaient estimé fin juillet dans un communiqué commun que "les autorités du Niger (devaient) abandonner les charges et libérer immédiatement et sans condition" le militant détenu.
"Si les autorités veulent confirmer qu’elles sont plus réceptives et attachées (...) à la promotion des droits humains, Sadat devrait être libéré dès l’ouverture de son procès en appel" le 31 juillet, avait alors déclaré Laurent Duarte, coordinateur international du mouvement "Tournons la page".
Sadat Illiya Dan Malam avait été arrêté en avril 2018 lors d'une manifestation contre les mesures d'austérité prévues dans la loi de finances.
Lire aussi : Le maintien en détention d'un activiste dénoncé par des ONGLe 20 mai dernier, le juge d'instruction de Zinder avait décidé d'abandonner les charges de "participation à un mouvement insurrectionnel" et "conspiration contre la sécurité de l'Etat" pour les requalifier en "injure contre les membres du parti politique PNDS Tarayya", le parti au pouvoir au Niger.
Le même jour, le procureur du tribunal de grande instance de Zinder avait interjeté appel, entraînant son maintien en détention, selon son avocat, Me Boudal Effred Mouloul.
Au Niger, les manifestations contre la loi de finances 2018 avaient entraîné l'arrestation de 26 militants en un mois. "Parmi la vingtaine d’activistes arrêtés et emprisonnés pendant des mois l’année dernière, Sadat Illiya Dan Malam est le seul encore maintenu en détention", avait déclaré Kiné Fatim Diop, chargée de campagnes à Amnesty International.