La rencontre a permis de mettre formellement en exécution, trois points de cet accord. Il s’agit de la libération des membres du comité d’autodéfense fait prisonniers, la levée de blocus militaire de la zone de Miski et la réhabilitation des chefs traditionnels qui ont été limogés il y a environ un an.
La décision avait précipité la crise entre les autorités de N’Djamena et le comité d’autodéfense de Miski.
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"Nous avons dépêché une délégation constituée de sept membres du comité d’autodéfense à N’Djamena pour rencontrer le chef de l’Etat et tout va dans le bon sens puisqu’il a décidé d’honorer une bonne partie de nos revendications", a déclaré Molly Sougui, coordonnateur et porte-parole du comité d’autodéfense.
Pour lui, il reste encore deux conditions primordiales notamment les découpages administratifs et l’exploitation anarchique de l’or dans cette zone.
Tout en se félicitant de cet accord qui est un premier pas dans la décrispation de cette crise, le secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme (CTDDH,) Mahamat Nour Ibédou, estime que ce document doit servir de base pour gérer les gisements dans d’autres provinces.
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Il estime également que cet accord doit servir de base pour la prise d’un acte par le gouvernement afin que tout cela s’applique dans les autres régions ou l’or est apparu comme au Tibesti.
Selon lui, l’or de la province du Batha continue à être exploité au service exclusif de la famille du Chef de l’Etat. La CTDDH craint que pendant que le comité d’autodéfense négocie avec le gouvernement des ordres ne soient donnés pour que des actions militaires puissent être menées par surprise.
Le coordonnateur et porte-parole du comité d’autodéfense, confirme qu’il est hors de question que l’or de Miski soit exploité pour enrichir des individus comme celui de la province du Bathha et le pétrole de Doba au détriment des zones productrices.
"Ce dont nous sommes contre, c’est l’exploitation anarchique de l’or par un groupe de personnes. Nous voulons que l’exploitation se fasse dans un cadre légal de l’Etat et si cela peut contribuer à réduire la pauvreté et à développer le pays, nous on ne voit pas l’inconvénient", martèle Molly Sougui.
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Ahmat Ramadan, membre de la société civile et natif de la localité affirme que cet accord remet le compteur à zéro.
Pour lui, "il faut attaquer le conflit à la racine en réglant le problème du découpage administratif qui est la source du conflit".
Il demande au gouvernement de respecter ses engagements pour que cette paix soit définitive. Tout dépend du gouvernement tchadien et de sa volonté insiste Ahmat Ramadan.
Il lance un appel à la communauté internationale qui doit "suivre de près cette affaire et accompagner s’il le faut, les deux parties pour que cet accord soit effectif".
Le ministre de la Communication Oumar Yaya Hissein affirme à VOA Afrique que les négociations qui se poursuivent sur le terrain sont encore au niveau préliminaire, et s’abstient de faire tout commentaire.
Toutefois, il informe que les avis des deux parties convergent vers une décrispation de la crise pour ramener la paix définitive dans cette partie du pays.