Vingt peines de mort pour des pro-Morsi accusés du meurtre de policiers

Les forces de sécurité égyptiennes déployées à Tanta, Egypte, 23 août 2013.

Un tribunal égyptien a condamné à mort lundi 20 personnes accusées du meurtre de 13 policiers lors des violences qui avaient suivi la destitution de l'ancien président Mohamed Morsi en 2013, a indiqué un responsable judiciaire.

Ces personnes étaient de nouveau jugées en première instance après l'annulation d'un premier procès où 183 peines de mort avaient été prononcées.

Après l'éviction de M. Morsi en juillet 2013 par l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi, des centaines de ses partisans islamistes ont été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs dénoncés par des ONG de défense des droits de l'Homme.

Mais ces derniers mois, la Cour de cassation a annulé des centaines de peines capitales, notamment certaines prononcées à l'encontre de M. Morsi et des dirigeants de sa confrérie des Frères musulmans.

L'affaire jugée lundi remonte au 14 août 2013. Dans la journée, les forces de sécurité avaient dispersé au Caire deux sit-in massifs de partisans de M. Morsi, tuant plus de 700 manifestants.

Quelques heures plus tard une foule en colère avait attaqué un commissariat d'une banlieue du Caire, Kerdassa, réputé être un fief islamiste. Treize policiers avaient été tués.

En février 2015, un tribunal de première instance avait prononcé 183 peines capitales contre les personnes poursuivies pour ces meurtres. Mais un an plus tard, la Cour de cassation avait annulé ce jugement, ordonnant un nouveau procès pour 149 des 183 accusés.

C'est au terme de ce nouveau procès en première instance qu'une cour criminelle du Caire a prononcé lundi des peines capitales à l'encontre de 20 accusés, selon un responsable judiciaire.

Ces peines doivent être soumises, conformément à la loi égyptienne, à l'avis purement consultatif du mufti, le représentant de l'islam auprès des autorités.

Elles seront ensuite confirmées ou commuées en peines de prison lors d'un jugement final qui doit être prononcé le 2 juillet. Les juges annonceront aussi à cette occasion les peines contre les 129 autres accusés qui ont comparu. Après cette audience du 2 juillet, les détenus pourront faire appel devant la Cour de cassation.

Depuis la destitution de M. Morsi, le pouvoir dirigé par M. Sissi a violemment réprimé toute opposition, d'abord islamiste puis la jeunesse laïque et libérale qui avait mené la révolte de 2011 contre Hosni Moubarak dans le cadre du Printemps arabe.

Avec AFP