Violences après l'arrestation de Ras Bath au Mali : une condamnation avec sursis

Manifestations à Bamako, Mali, le 17 août 2016. (Kassim Traoré/VOA Afrique)

Dix-neuf personnes arrêtées en rapport avec les violents heurts la semaine dernière à Bamako entre partisans d'un chroniqueur radio alors détenu et forces de l'ordre ont été jugées par un tribunal malien, qui a condamné un des prévenus à la prison avec sursis et relaxé les 18 autres.

Les violences avaient éclaté le 17 août, jour prévu de l'audition par la justice de Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, animateur d'émissions souvent polémiques, arrêté deux jours auparavant et poursuivi pour outrage aux bonnes moeurs.

Sur les réseaux sociaux, M. Bathily avait appelé ses partisans à venir le soutenir au tribunal de grande instance où il devait être présenté à un juge.

Avant son audition, des heurts ont éclaté entre protestataires et forces de l'ordre. Les violences ont fait un mort parmi les civils, et 18 blessés (14 civils et quatre policiers), ainsi que d'importants dégâts matériels, selon le gouvernement.

Suite à ces violences 19 personnes avaient été arrêtées et accusées de "trouble à l'ordre public".

L'un des accusés "est condamné à six mois de prison avec sursis pour trouble à l'ordre public violence et voie de fait contre le dépositaire de l'autorité, et les dix-huit autres prévenus sont relaxés pour délit non constitué", a déclaré jeudi soir le juge Souleymane Coulibaly à l'issue du procès sous haute sécurité.

Le ministère public avait requis de trois à six mois de prison ferme pour seize des prévenus, et la relaxe pour trois.

Les huit avocats de la défense ont rejeté les accusations, assurant que leurs clients n'étaient pas mêlés aux violences.

Mohamed Youssouf Bathily a, lui, bénéficié le 18 août d'une mesure de liberté provisoire assortie de contraintes, selon une source judiciaire. Il lui est ainsi "interdit de faire des chroniques à la radio" et "deux fois par jour, il doit se présenter pour un contrôle physique devant un juge", a-t-elle précisé sous couvert d'anonymat.

Il demeure poursuivi, selon une déclaration du procureur de la Cour d'appel de Bamako, Mamadou Lamine Coulibaly, pour ses "déclarations qui offensent la pudeur" et "heurtent le sentiment national des particuliers qui en sont témoins sans avoir cherché à l'être". La date de son procès n'est pas connue.

Avec AFP