Virus Zika : une nouvelle menace pour la santé humaine

Un bébé touché par le virus Zika au Brésil, le 23 décembre 2015. (AP Photo/Felipe Dana)

Ce virus a été repéré pour la première fois en Ouganda en 1947 chez un singe. Depuis quelques mois, il sévit sur le continent américain et constitue une menace particulière pour les femmes enceintes.

Transmis par les moustiques, le virus Zika qui touche depuis 2015 le continent américain, constitue une nouvelle menace pour la santé humaine, en particulier pour les femmes enceintes, même si son infection passe souvent inaperçue.

Alors que ce virus est désormais présent dans plus d'une quinzaine de pays en Amérique latine, la crainte principale est qu'il n'entraîne des malformations sur les foetus ou des complications neurologiques chez les personnes infectées.

Qui est Zika?

Ce virus a été repéré pour la première fois en Ouganda en 1947 chez un singe. Il tire son nom d'une forêt située au sud de Kampala, capitale du pays.

Zika appartient à la même famille Flaviviridae que les virus de la dengue et de la fièvre jaune. Le premier cas humain de fièvre Zika a été rapporté en 1968, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Tout comme la dengue et le chikungunya, deux autres infections tropicales, Zika se transmet par piqûres de moustiques du genre Aedes aegypti et de moustiques tigres (Aedes albopictus). Les insectes piquent une personne malade, se chargent en virus et infectent ensuite les personnes saines.

Quels sont les symptômes?

Dans la grande majorité des cas (70 à 80%) l'infection passe inaperçue. Lorsqu'ils s'expriment, les symptômes sont de type grippal (fièvre, maux de tête, courbatures) avec des éruptions cutanées.

L'infection à virus Zika peut aussi se manifester par une conjonctivite ou par une douleur derrière les yeux, ainsi que par un oedème des mains ou des pieds.

Existe-t-il des complications?

Deux types de complications graves ont été décrites, des complications neurologiques et des malformations sur les foetus de femmes malades. Mais le lien causal direct entre virus et complications n'a pour le moment pas été établi.

Des complications neurologiques de type syndrome de Guillain-Barré, maladie auto-immune se traduisant par une faiblesse voire paralysie progressive des membres, ont été décrites au Brésil et en Polynésie française.

Des microcéphalies (taille anormalement réduite du crâne) et des anomalies du développement cérébral ont été observées chez des foetus et des nouveaux nés de mères enceintes durant des épidémies de Zika en Polynésie et au Brésil.

Une recherche brésilienne suggère que les risques de malformations chez les bébés sont les plus grands quand l'infection se produit chez la maman aux trois premiers mois de sa grossesse.

L'Organisation panaméricaine de la santé (OPS - organisme international de santé centré sur le continent américain) précise par ailleurs qu'il n'y a pour l'instant "aucune preuve que Zika puisse causer la mort".

Quel traitement, quel vaccin?

Il n'existe aucun remède spécifique, ni vaccin contre ce virus. Les seuls traitements consistent à réduire les douleurs par la prise d'antalgiques.

Pour se protéger, il faut éviter de se faire piquer par des moustiques, en utilisant vêtements amples, répulsifs,insecticides et moustiquaires.

Les femmes enceintes doivent être "particulièrement" vigilantes, recommande l'OPS. Une personne malade doit absolument éviter de se faire piquer pour stopper le cycle de transmission de la maladie.

Le gouvernement colombien a conseillé aux couples d'éviter les grossesse pour les mois à venir, et celui du Salavador pour les deux ans, en raison de l'épidémie en cours tandis que les États-Unis déconseillent aux femmes enceintes de se rendre dans les pays touchés.

Où sévit Zika?

Après avoir été rapportée en Afrique, en Asie et dans le Pacifique, la maladie à virus Zika atteint depuis le premier semestre 2015 le continent américain avec le Brésil comme principal pays touché.

Au total, plus d'une quinzaine de pays sont désormais infectés en Amérique latine et aux Antilles, selon le dernier bilan de l'OPS (18 janvier 2016).

Après des premiers cas en Guyane et Martinique à la fin 2015, l'épidémie a été officiellement déclarée dans ces départements français à la mi-janvier.

AFP