Le pape François poursuit jeudi sa visite en République démocratique du Congo (RDC) par une journée consacrée à l'Eglise, qui joue un rôle central dans ce pays en proie à des violences endémiques.
Le chef des 1,3 milliard de catholiques est attendu à 09H30 (08H30 GMT) au stade des Martyrs de Kinshasa pour une rencontre avec des jeunes du deuxième pays catholique d'Afrique.
Après avoir salué la foule à bord de sa "papamobile", il entendra des témoignages et prononcera un discours dans l'enceinte sportive, qui peut accueillir 80.000 personnes.
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Le pape de 86 ans, qui se déplace en chaise roulante en raison de douleurs au genou, rencontrera en fin de matinée le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde à la nonciature apostolique, "ambassade" du Saint-Siège en RDC.
En milieu d'après-midi, il se rendra à la cathédrale Notre-Dame du Congo, construite en 1947, où il prononcera un discours devant des prêtres et religieux.
Comme à son habitude lors de ses déplacements, le jésuite argentin terminera cette troisième journée de visite par une rencontre privée avec des membres de la Compagnie de Jésus.
"Exploitation sanglante"
Malgré l'influence croissante des Eglises évangéliques depuis les années 1990, l'Eglise catholique conserve un rôle majeur dans l'éducation, la culture ou le développement de la RDC, où elle a souvent fait office de contre-pouvoir.
Très attendue, cette visite papale entourée d'une grande ferveur a été marquée mercredi par une séquence forte lors de laquelle François a lancé un "vibrant appel" devant les "cruelles atrocités" perpétrées dans l'Est du pays.
Le souverain pontife s'est "indigné" devant "l'exploitation, sanglante et illégale, de la richesse" de la RDC, où les violences de groupes armés ont tué des centaines de milliers de personnes et jeté des millions d'autres sur les routes.
Le pape devait initialement se rendre à Goma, grande ville de l'Est au cœur des violences, une étape supprimée en raison des risques pour sa sécurité. Mais il a entendu les "souffrances atroces" de quatre victimes dans des témoignages sans filtre décrivant "des gens découpés, des femmes éventrées, des hommes décapités".
"Face à la violence inhumaine que vous avez vue de vos yeux et éprouvée dans votre chair, on reste sous le choc. Et il n’y a pas de mots ; il faut seulement pleurer, en restant silencieux", a répondu le jésuite argentin, qui entend attirer l'attention sur les drames frappant certaines "périphéries" du monde.
Quelques heures plus tôt, le pape avait célébré une messe géante en plein air ayant rassemblé selon les autorités un million de fidèles, massés sur un aéroport de l'est de la capitale dans une ambiance survoltée.
Il s'agit du quarantième voyage international du chef de l'Eglise catholique depuis son élection en 2013, le cinquième sur le continent africain.
Vendredi, il rejoindra Juba, capitale du Soudan du Sud, plus jeune Etat du monde et parmi les plus pauvres de la planète.
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