"Vive inquiétude" de RSF après l'arrestation d'un journaliste congolais

Des communiqués de presse sont présentés le 25 avril 2018 à Paris lors d'une conférence de presse de Reporters sans frontières (RSF) pour présenter son indice mondial de la liberté de la presse pour 2018.

Reporters sans frontières (RSF) a fait part vendredi de sa "vive inquiétude" à propos du journaliste congolais Sosthène Kambidi, inculpé et détenu depuis lundi soir dans l'enquête sur la mort d'experts de l'ONU en 2017 en RDC.

RSF et son organisation partenaire congolaise Journaliste en danger (JED) "expriment leur vive inquiétude concernant le journaliste de @RFI @afpfr et @actualitecd détenu depuis quatre jours par la justice militaire" dans cette affaire, a tweeté l'organisation de défense de la presse.

Le journaliste, rappelle-t-elle, "est accusé de terrorisme et d'association de malfaiteurs pour avoir été en possession d'une vidéo de l'assassinat des experts, qu'il n'a jamais diffusée et qu'il avait transmise aux autorités". "Il s'était également dit disposé à collaborer avec la justice", souligne RSF.

Selon l'ONG, "la détention prolongée de ce journaliste est d'autant plus préoccupante qu'elle s'effectue sous le regard de l'ONU qui participe aux auditions dans le cadre d'un mécanisme mis en place pour assister la justice militaire congolaise".

Correspondant de l'AFP et du média congolais en ligne Actualite.cd à Kananga, le chef-lieu du Kasaï-central, Sosthène Kambidi, également collaborateur occasionnel de RFI, a été arrêté à son hôtel de Kinshasa dans la nuit de lundi à mardi.

Dans un premier temps, il a été interrogé à l'auditorat militaire en tant que "renseignant" (témoin) puis, depuis mercredi, en tant qu'inculpé.

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Son audition avait été suspendue dans la nuit de mercredi à jeudi et, selon son avocat, devait reprendre vendredi.

Deux experts des Nations unies, la Suédoise Zaida Catalan et l'Américain Michael Sharp, avaient été tués le 12 mars 2017. Selon la version officielle des autorités de l'époque, ils ont été exécutés par des miliciens de la secte Kamuina Nsapu, alors en guerre contre l'armée régulière.

Le conflit a fait 3.400 morts et des dizaines de milliers de déplacés entre septembre 2016 et mi-2017 dans la région du Kasaï.

Une trentaine de personnes sont accusées d'avoir participé à ce meurtre. Mais le procès ouvert le 5 juin 2017 piétine. L'ONU a désigné un expert judiciaire pour accompagner la justice militaire congolaise.